Zabou the terrible

            Nous continuâmes notre marche à travers ce paysage désolé, ravagé par le feu. Seules les lignes haute tension, qui faisaient « grr grrr » à notre passage, demeuraient debout. Enfin, nous arrivâmes dans la petite ville de Pussay et nous y fîmes une petite pause boisson (de l’eau, je préfère préciser…). Le jardinier de la ville, passant pour arroser les plantes, nous demanda qui nous étions et ce que nous faisions (si, si, c’est important de préciser cela, vous le verrez par la suite). Après cette courte discussion, nous décidâmes de rentrer dans la jolie petite église de ce bourg (chouette vitraux d’ailleurs !). Et c’est là, alors que nous en faisions le tour qu’une dame nous aborda : « Bonjour ! Le jardinier (vous voyez qu’il jouait son rôle lui ?) vient de me dire que vous étiez des pèlerins de Saint Jacques !?! ». Nous la saluâmes à notre tour et elle nous invita à venir nous désaltérer chez elle après avoir rangé quelques affaires dans la sacristie car elle était sacristine de cette paroisse (et responsable des clés de celle-ci en l’absence du prêtre).

            Une fois chez elle, nous discutâmes et, quand elle eut appris que nous n’avions pas de logement pour le soir, elle n’eut de cesse de chercher un possible hébergement pour nous ! Nous avions prévu d’avancer un peu en train le lendemain pour nous rapprocher d’Orléans (la Beauce, en pleine chaleur en voulant y faire de grandes distances, c’est pas top !) : nous pouvions donc « moduler » les 2 jours. Elle voulait bien nous héberger chez elle mais cela faisait tout de même trop peu de marche pour la journée… Alors, elle prit son carnet d’adresses et en fit tout le tour (prêtres et maires des villes d’alentour principalement). Elle finit par téléphoner à la femme d’un maire d’une ville proche qui avait les clés de sa paroisse en l’absence du prêtre : celle-ci voulut bien nous ouvrir la salle paroissiale !!! Imaginez notre joie ! Quand je vous disais que le point marquant de ce pèlerinage avait été l’ensemble des rencontres ??? Vraiment, quelle chance !

            Remerciant chaudement cette personne, nous continuâmes notre route jusqu’à notre hébergement imprévu ! La dame de là-bas nous confia les clés de la salle paroissiale et, en retour, nous lui confiâmes notre credencial afin qu’elle puisse le faire tamponner. Arrivés de bonne heure, nous fîmes nos courses au supermarché et utilisâmes notre journée principalement à manger et à dormir (hum hum hum…). Nous visitâmes cependant la petite église et regardez ce que j’y vis :

Eh oui, c’est avec une coquille Saint Jacques que Saint Jean-Baptiste baptise le Christ ! (Moi, omnubilée par la coquille Saint Jacques ? Mais non, vous vous trompez voyons !). Notre logement était sous le patronage de Saint Joseph.

Avant de dîner, nous cherchâmes comment ouvrir une porte dont nous ne connaissions pas l’issue. A force de recherches, Yenyen trouva la clé dans un placard et nous tombâmes dans… Le jardin du presbytère ! Le curé donnait l’impression d’avoir la main verte (enfin, il était absent, sinon il paraît qu’il eût été ravi de nous accueillir). Nous dînâmes de façon copieuse mais la nuit allait apporter son lot d’aventures terribles. Quelles seront-elles ???