Zabou the terrible

 

            Qui n'a entendu parler de ce nouveau mot, devenu rapidement à la mode, la "bravitude" ? Un néologisme ségolénien (il paraîtrait qu'il faut éviter "royaliste" car cela ferait désordre) pur jus ! Ce n'est pas tant le mot sur lequel je veux revenir, ni sur la personnalité de cette candidate aux élections présidentielles mais plutôt sur le fait lui-même : émettre un néologisme. On me dira "c'est rigolo, cela sort des normes lexicales castratrices de notre langue si figée !". Peut-être, oui (même si notre langue est loin d'être figée ! ), mais entendre des bêtises pareilles dans la bouche de personnalités politiques me semble constituer un acte irresponsable. J'exagère, c'est vrai.

 

             Néanmoins, ayant souvent à encadrer des jeunes dans différents cadres, je m'aperçois de lacunes profondes non seulement en orthographe mais en langue française de façon générale et ce de plus en plus !!! (Le week-end dernier, par exemple, j'accompagnais mon groupe de servants d'autel en sortie : deux d'entre eux ont eu la bonne idée d'écrire bonne anniversaire sur une carte pour une jeune c'est beau, n'est-ce pas ? Et pourtant, ils ne viennent pas de milieux défavorisés.) Je ne souhaite pas partir dans une vision catastrophiste pour l'avenir de notre si belle langue, non, mais force est de constater que si les personnalités qui ont des rôles publics ne s'efforcent pas de faire des efforts, cela ne va pas arranger les choses ! Si les candidats se mettent à inventer néologisme sur néologisme, les copies et écrits des plus jeunes d'entre nous, gorgés de télévision jusqu'à plus soif, vont s'en ressentir, c'est certain. Peut-être cela ne vous choque-t-il pas, mais moi si : je suis peut-être trop contaminée par mes études, qui sait ?