Zabou the terrible

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En réponse à un article du glob-blog’heure, reproduisant un article de La Croix

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            Pour connaître l’article qui me fait réagir sur mon propre blog, veuillez cliquer ici : article du glob-blog’heure « Combien ça coûte », spécial Eglise.

            Comme le dit Julien, cet article peut créer un débat. Et, étant moi-même accompagnée spirituellement parlant, je me sens partie intégrante de ce débat ! En réalité, je trouve que cet article du quotidien « La croix » ne pose pas les bonnes questions.

            Il présente en effet un parallèle entre psy et accompagnateur spirituel, or ce n’est pas la même chose ! Partir initialement sur cette comparaison me semble risqué… Il y a du recoupement, puisque c’est aussi sa vie que l’on dévoile à l’accompagnateur spirituel, certes (ce qui n’est pas toujours facile !), mais c’est avant tout l’action de Dieu qu’on recherche dans celle-ci ainsi que cette relation à Dieu que l’on travaille, que l’on approfondit. Jour après jour. Ne faut-il pas distinguer de façon plus nette ces deux travaux : le psychologique et le spirituel ? Car ce dernier domaine ne constitue en aucun cas une simple écoute, tout au moins à mon sens ! Ainsi, pour ma part, j’écoute mon « père spi » plus que je ne parle moi-même ! Alors, la question première ne serait-elle pas d’orienter clairement les gens en fonction de leurs besoins réels ? Le problème réside alors dans le choix des monastères eux-mêmes. En effet, la plupart ont été plus ou moins influencés par la règle de Saint Benoît, or dans la règle, l’accueil tient une place primordiale ! Alors, refuser d’écouter ces gens qui ne cherchent pas réellement un accompagnement mais une écoute ? Hmm… Pas simple ! Et la règle commence en plus par le mot « Ecoute » ! Mais une clé du problème réside sans doute dans cette distinction, la preuve en est que le moine dit lui-même dans cet article « nous sommes des psys gratuits ».

            La suite immédiate de l’article me gêne : deux ou trois moines à faire cela… Comme si, justement, il s’agissait d’une production du monastère comme une autre ! L’accompagnement spirituel, ce n’est pas de la mécanique ! Je me demande encore une fois s’il n’y a pas dans cet article un risque de confusion entre simple écoute et véritable accompagnement spirituel. A priori, tout moine (moniale, prêtre, etc… et même tout chrétien dans le fond) doit ou devrait être en mesure d’écouter quelqu’un qui en a besoin. Mais l’accompagner ! C’est une autre paire de manches ! On ne choisit pas son accompagnateur spirituel au hasard ! Tout au moins, c’est ce que je pense… Je crois qu’on le reçoit d’une certaine manière, comme lui-même reçoit son « accompagné », il y a un côté « c’est lui » indéniable dans cette démarche. Et puis, cela se bâtit dans la durée, non dans l’immédiateté, ce qui semble être ici oublié. Comment voulez-vous être accompagné si vous ne prenez pas le temps de faire connaissance mutuellement durant un certain temps ?

            Quant à la question du financement, elle me semble assez ridicule (comme le mot de « coach spirituel » au passage !). Demander un tarif ? Niet ! L’idée me semble insupportable et en inadéquation complète avec la gratuité inhérente à l’Evangile et à ceux qui s’efforcent d’en vivre ! Et proposer une « solidarité » me semble ne constituer qu’une façon déguisée de demander un tarif. Ne croyez-vous pas plutôt que ce geste n’a pas à être proposé d’une manière ou d’une autre mais effectué par l’accompagné de façon naturelle s’il le ressent ainsi ? Je m’explique. Prenons le cas d’un monastère avec quelqu’un qui a un moine comme père spi : cette personne sera forcément amenée à plus fréquenter le monastère et des liens se formeront sans doute. Alors, si l’accompagné voit que ce monastère a besoin d’un coup de main, pourquoi ne donnerait-il pas un peu plus de lui-même lors de son séjour à l’hôtellerie ? Que cela soit par de l’argent ou par un travail manuel. Peu importe en réalité : l’important est que cette démarche d’aide éventuelle vienne uniquement de l’accompagné. Sinon cela nuirait à la caractéristique première et essentielle de l’accompagnement spirituel : toujours aller vers une plus grande liberté.

Isapdlg, 3 mars 2007

 

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