Zabou the terrible

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Lu : 38 ans, célibataire et curé de campagne

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           J'avais ouï dire grand bien de ce livre et c'est ce qui m'a décidée à l'acheter, même si le titre ne faisait par un effet boeuf parmi tous ceux qui l'environnaient bien sagement sur le rayonnage de la Procure. Bien m'en a pris : je l'ai lu presque d'une traite !
 
           Au moment de l'ouvrir, je n'ai pu m'empêcher au fantastique Journal d'un curé de campagne de Bernanos. Le rapprochement s'imposait et l'auteur lui-même le fait quelques pages plus loin, s'avouant lecteur de celui-ci. Alors, une simple version moderne du Journal ? Non, ce n'est pas si simple. Si ce livre part d'une situation initiale relativement similaire en mettant en scène un jeune prêtre en milieu rural, il est différent dans ses visées. Si le Journal nous offre avant tout un cheminement mystique certain (pour rappel, le héros meurt en citant Sainte Thérèse : "Tout est grâce"...), celui-ci fait le choix d'ancrer le récit premièrement et principalement dans la réalité quotidienne (ce qui ne va pas exclure un cheminement spirituel omniprésent néanmoins !). En fait, là où l'un nous propose une fiction très spirituelle (malgré tous les soucis du curé d'Ambricourt), l'autre va glisser vers le témoignage. Pietro de Paoli n'est qu'un pseudonyme et nous ne savons pas de qui il s'agit en réalité, en tout cas, il semble connaître le terrain ! Malgré cette incertitude qui subsiste, je trouve ce livre somme toute assez... juste. J'ignore ce qu'un prêtre en penserait mais, oui, décidemment, cet écrit me semble lucide.
 
             Soyons clairs : on ne lit pas ce roman pour goûter une recherche stylistique particulière même si l'écriture, assez leste, convient bien à l'ouvrage. On ne le lit pas non plus pour s'amuser à regarder la vie d'un prêtre, "animal" curieux déshumanisé, comme on le ferait devant un documentaire animalier ! Non. Ce livre ne peut qu'interpeller un croyant justement par le biais de sa lucidité. Non seulement en nous interrogeant dans les rapports que nous entretenons avec nos prêtres (cf. le dialogue du début entre Marc et Jean-François) mais aussi dans l'une de nos missions de baptisés-confirmés : l'annonce de l'Evangile. Comme Marc, ne ressentons-nous pas parfois ce terrible sentiment d'impuissance à partager ce qui nous fait vivre ? Comme Marc, ne sommes-nous pas souvent dépassés par nos manques d'amour ? En jugeant au lieu d'aimer, simplement ?
 
 

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