Zabou the terrible

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Au fil des lectures estivales : Gide 2 (Paludes)

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      Et hop, Zabou si bien partie dans son élan, a continué -et continue- à lire du Gide pour bien commencer ses vacances. Heureuse idée ? Je l'ignore mais je ne m'ennuie pas à la lecture en tout cas ! Donc quelques notes de lecture...
 
        Bien évidemment, j'ai continué la lecture de Paludes dont je parlais dans le précédent billet portant sur mes lectures estivales. Vraiment original et intéressant ! Jeu évident sur la vacuité (ou pseudo-vacuité ?) des existences : le héros n'a de cesse de dénoncer le caractère "stagnant" de celles-ci... oui, peut-être, mais Gide semble complètement oublier de s'interroger sur le CHOIX. Un interlocuteur du narrateur lui fait d'ailleurs remarquer : "Enfin, si je vous comprends bien, Monsieur, vous voulez contraindre les gens à la liberté..." Eh oui, le narrateur sous couvert de bonnes intentions se plante donc totalement, à vouloir partir ainsi, à faire partir les autres sans les connaître "de l'intérieur". Et c'est en cela que l'on découvre peu à peu la pleine vacuité du narrateur lui-même (dénonciation de gens qui vivent autrement, réunion de "littérateurs" bornés, relations superficielles...). En insistant sur ce mot de "littérateurs", Gide marque également une distance de plus en plus importante entre lui et son personnage, alors, serait-ce un roman du contre-exemple ?
 
       Et l'on avance dans sa lecture et l'on se rend compte que le type est surtout complètement névrosé. Vouloir imposer sa propre liberté aux autres : problématique, non ? Et cela se ressent jusque dans son écriture, si bien mise en abyme dans ce livre, emblème d'un type de création romanesque utopique : vouloir TOUT mettre dans son roman. Enfin, le narrateur laisse tomber un mot essentiel : "peur de la mort" qui permet, selon moi, de comprendre ce roman. La peur est tellement grande chez celui-ci qu'il ne sait pas quoi faire pour éviter de songer à l'inéluctable. Le voyage devient donc vraiment inutile et l'on passe le temps à s'occuper comme on peut, à passer la vie des autres au crible en lieu et place de s'interroger sur le mystère de la sienne propre. Le narrateur fait alors pitié : jamais il n'aura entamé son vrai voyage, sa vraie vie. (sanglots larmoyants)
 
        En ce qui concerne l'écriture romanesque quelques mots tout de même : on s'y délecte d'idées farfelues qui s'intègrent parfaitement au contexte. Oui, Gide avait des idées et savait écrire, c'est certain ! Alors, quel plaisir pour le lecteur !
 
        J'envisageais de vous parler des Nourritures terrestres mais il se fait tard : cela sera peut-être pour un prochain numéro de cette mini-saga de l'été... que je n'arriverais sans doute pas à tenir à jour !
 

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