Zabou the terrible

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Via Turonensis 2007 : 2

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       Nous sortîmes donc et trouvâmes... un magnifique jardin ! Le paradis ? Nous serions donc déjà parvenus au terme de notre chemin ? Curieux... La réponse était plutôt que le prêtre qui nous hébergeait appartenait au genre des curés botanistes et que l'animal en était visiblement fier, comme le montre le texte ci-dessous qui m'amusa beaucoup :
 

Ceci est un jardin de curé

            (« Curé » du latin cura animarum, « prendre soin des âmes – pas des ânes contrairement aux idées reçues).

            Le jardin de curé est le jardin du presbytère (du grec presbyte, ancien, les prêtres étant les anciens d’une communauté chrétienne et non des instruments à presser….). Le curé ne niche pas dans l’église.

            Le curé est une espèce migratrice : il n’est jamais là quand on a besoin de lui. Espèce en voie de disparition en Europe occidentale, il est protégé.

            Animal solitaire aux mœurs mal étudiées, il vit sur un grand territoire. Ainsi le spécimen qui a élu domicile ici dispose-t-il d’un terrain de chasse équivalant à la superficie de dix communes (Villeperdue, Artannes, Sorigny, Monts, Montbazon, Veigné, Esvres, Truyes, Cormery, Courcay).

            Le curé ne vit pas en couple et, à ce jour, il n’a pas été observé de femelles. On ne connaît pas sa danse nuptiale ni son mode de reproduction. (Contrairement aux Sœurs qui se reproduisent en couvent).

            Faisant partie de la branche des mammifères, il devrait porter ses petits et les allaiter, mais on n’a encore jamais vu de curé en sainte. En revanche, les juvéniles sont regroupés dans des sortes de nurseries, appelées « séminaires » où des aînés les éduquent.

            Sur l’ensemble du département nos services recensent actuellement 150 individus. Ils sont tous en liberté, aucun n’est en zoo. On a tendance à croire que tous les curés sont vieux, cette impression vient de la moyenne d’âge élevée de l’espèce (70 ans). C’est oublier que notre animal partage un caractère avec un certain nombre d’espèces de mammifères : avant il a été jeune !

            Jadis, on pouvait apercevoir le curé lisant son bréviaire à l’ombre d’un saule pleureur, ou faisant les cent pas dans les allées. Aujourd’hui, le curé prie toujours mais à l’abri des regards.

            De tout temps, le jardin a été un lieu important pour le curé. Quand il y avait beaucoup de prêtre, chacun disposait de plus de temps qu’aujourd’hui. Il n’était pas rare de les voir travailler dans les fermes, avoir un petit commerce d’articles de pêche, ou développer des passions : l’apiculture, la botanique médicinale, le jardin.

            Ici, nous avons de la chance, la mairie de Montbazon met à notre disposition un presbytère avec « un jardin qui se voit ». Cet espace traduit bien ce qui se passe dans la tête d’un curé. Un curé, c’est un chercheur de Dieu ; son jardin n’est jamais terminé, soit toujours un peu en friche (« je ferai après la messe… »), soit en constante évolution (la quête du paradis perdu).

            A propos de Paradis, dans la Bible l’Eden (le paradis) c’est un jardin planté par Dieu. Si vous avez des insomnies, lisez les deux premiers chapitres du livre de la Genèse (1er livre de la Bible). C’est un jardin luxuriant, Dieu n’est pas radin. C’est un jardin que l’homme a perdu en voulant jouer les apprentis dieu. On pourrait dire que, depuis, le jardin de curé est une recherche incessante de la luxuriance du Jardin Originel. Ainsi, selon les saisons, vous pouvez trouver jusqu’à 300 bulbes et 200 espèces différentes de plantes.

            Le curé est touché par l’attitude de Dieu qui ne fait pas de différence entre les hommes. Dans son jardin, les espèces rares, nobles, voisinent avec les plantes sauvages.

            Le curé est un être tiraillé, d’un côté il y a Dieu, sa profusion, sa gratuité, sa surabondance… de l’autre, il y a l’Eglise, avec ses structures, sa hiérarchie, ses dogmes. Les buis aux Rameaux,

[… photo impossible à lire d’où fragment de texte manquant…]

            Savourez l’instant, il est gratuit.

            N’oubliez pas d’aller voir les fresques de l’église, on aime ou on n’aime pas le XIXème siècle mais elle est assez rare car entièrement peinte.

            Avant, le curé portait une robe noire qui le rendait aisément repérable. Aujourd’hui, devant la recrudescence des prédateurs, le rusé petit animal a muté en adoptant une robe qui le rend méconnaissable.

            Il n’a pas de territoire particulier, comme le faucon (mais il ne l’est pas), il peut nicher à la campagne comme dans nos cité fortement urbanisées.

Pour le reconnaître, il faut avoir l’œil exercé :

            ¤  Il est furtif, toujours pressé, comme s’il était entre deux rendez-vous.

            ¤ Fier, il a conscience de sa rareté, il finit par croire qu’il est précieux.

            ¤ Humble, il ne se fait pas beaucoup d’illusions sur son poids social.

            ¤ Têtu, il est convaincu que ce qu’il a à dire est bon pour l’homme d’aujourd’hui.

            ¤ Il est naïf, il a tendance à croire ce que lui disent les gens. C’est ainsi d’ailleurs qu’il est le plus facile de l’attraper.

            ¤ Pas agressif, il est plutôt familier de l’Homme.

            Si vous observez discrètement, vous aurez peut-être la chance d’en observer un.

Merci de ne pas jeter de nourriture

Le curé

© Père James Whitaker

Texte glané sur le Camino le 26 Août 2007, en bordure du jardin de ce fameux curé !

 

      Original n'est-ce pas ? Comme le texte nous y invitait, nous nous rendîmes ensuite à l'église : splendide ! Plein de fresques, partout ! De beaux vitraux aussi.
 
Fresque de St Martin
Pourquoi St Martin ? PARCE QUE !
St Martin fut important cette année, pour ce tronçon...  
Allez, cherchez la raison... Il y a un lien si je vous dis les deux mots suivants :  Tours et Ligugé
 
         Il n'était pas très tard après cette visite et le donjon qui surplombait la ville nous faisait de l'oeil : à l'assaut ! (Bon, j'avais -déjà ! - deux ampoules, la marche fut en conséquence moins martiale). En chemin, que croisons-nous ? Des mûres mûres ! (Cin d'oeil à ceux à qui cela rappellera une certaine armure et des heures et des heures de dur labeur Clin d'oeil). Il fallait s'arrêter.
 
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XXC a touvé la solution idéale pour éviter tout problème dans la traçabilité du produit : drectement du producteur au consommateur !
 
         Les lèvres plus foncées que de coutume, nous nous rendîmes enfin à l'entrée du donjon où un sympathique ressortissant de la perfide Albion nous accueillit chaleureusement : il nous expliqua que ce donjon était le tout premier château-fort de France ! (Avant, ils étaient bâtis en bois). Et qu'il se battait pour sauvegarder ce patrimoine avec tout un programme de restauration : le prix des entrées servant à ce travail extraordinaire, je profite de ce billet pour faire un peu de pub car, en plus, la visite vaut vraiment le détour !
 
A suivre...
 

Commentaires

1. Le mardi, février 21 2017, 05:19 par blogs

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