Zabou the terrible

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Quizz littéraire !

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Parce que cela faisait longtemps, parce que cela vous manquait (oui, je le sais), voilà pour vous, amis lecteurs, un nouveau quizz littéraire. Je ne me suis pas moquée de vous : c'est pour une fois un extrait conséquent et non une poésie ou une simple citation. Comme à l'habitude, les moteurs de recherche sont interdits car ils ôteraient tout intérêt à la recherche... d'ailleurs, que faut-il trouver ?
 
L'AUTEUR
LE TITRE
Et, si possible,
POURQUOI CE TEXTE EST-IL IMPORTANT DANS L'HISTOIRE DE LA THEORIE LITTERAIRE ?
 
Vous ne savez pas ? Qu'importe, tentez tout de même votre chance Clin d'oeil
 
    "C'est dans le détail du style, surtout, que vous pourrez juger la manière polie dont on s'ennuie si parfaitement aujoud'hui. Je ne crois pas qu'un étranger puisse facilement arriver à comprendre à quel degré de faux étaient parvenus quelques versificateurs pour la scène, je ne veux pas dire poètes. Pour vous en donner quelques exemples entre cent mille, quand on voulait dire des espions, on disait comme Ducis :
 
Ces mortels dont l'Etat gage la vigilance.
 
    Vous sentez qu'une extrême politesse envers la corporation des espions a pu seule donner naissance à une périphrase aussi élégante, et que ceux de ces mortels qui, d'aventure, se trouvaient alors dans la salle en étaient assurément reconnaissants. Style naturel d'ailleurs ; car ne concevez-vous pas facilement qu'un roi, au lieu de faire dire tout simplement au ministre de la police : Vous enverrez cent espions à la frontière dise : Seigneur, vous enverrez cent mortels dont l'Etat gage la vigilance ? Voilà qui est noble, poli et harmonieux. [...]
 
    Croiriez-vous, par exemple, vous, Anglais ! vous qui savez quels mots se disent dans les tragédies de Shakespeare, que la muse tragique française ou Melpomène a été 98 ans avant de se décider à dire tout haut : un mouchoir, elle qui disait chien et éponge très franchement ? Voici les degrés par lesquels elle a passé avec une pruderie et un embarras assez plaisants. [...]
 
    Enfin, on rit de cette pruderie, Dieu soit loué ! le poète pourra suivre son inspiration aussi librement dans la prose, et parcourir sans obstacle l'échelle entière de ses idées sans craindre de sentir les degrés manquer sous lui. Nous ne sommes pas assez heureux pour mêler dans la même scène la prose aux vers blancs et aux vers rimés : vous avez en Angleterre ces trois octaves à parcourir, et elles ont entre elles une harmonie qui ne peut s'établir en français. Il fallait pour les traduire détendre le vers alexandrin jusqu'à la négligence la plus familière (le récitatif), puis le remonter jusqu'au lyrisme le plus haut (le chant), c'est ce que j'ai tenté. La prose, lorsqu'elle traduit les passages épiques, a un défaut bien grand, et visible surtout sur la scène, c'est de paraître tout à coup boursouflée, guindée et mélodramatique, tandis que le vers, plus élastique, se ploie à toutes les formes : lorsqu'il vole, on ne s'en étonne pas, car lorsqu'il marche, on sent qu'il a des ailes."
 
 
Un indice ? Texte écrit entre 1800 et 2000.
 

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