Zabou the terrible

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Le Credo de Dostoïevski

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        On sait le combat que Claudel mena durant 4 ans, tiraillé entre son expérience spirituelle et les objections de sa raison, construite au sein de ce qu'il appelle un "bagne matérialiste". On connaît moins l'attitude d'autres écrivains face à cette "Raison" qui semble contredire leur foi... en apparence.
 

           "Je vous dirais à mon sujet que je suis un enfant du siècle, enfant de l'incroyance et du doute jusqu'à ce jour et le serai même (je le sais) jusqu'à la tombe. Que de souffrances effrayantes m'a coûtées et me coûte aujourd'hui cette soif de croire, qui est dans mon âme d'autant plus forte qu'il y a davantage en moi d'arguments contraires. Et cependant Dieu m'envoie parfois des instants où je suis parfaitement tranquille : dans ces instants j'aime et je trouve que les autres m'aiment, et c'est dans ces instants-là que je me suis composé un Credo dans lequel tout pour moi est clair et sacré. Ce Credo est simple, le voici : croire qu'il n'est rien de plus beau, plus profond, plus sympathique, plus raisonnable, plus viril et plus parfait que le Christ, et non seulement qu'il n'est rien, mais -je me le dis avec un amour jaloux- qu'il ne peut rien être. Bien plus, si quelqu'un me prouvait que le Christ est hors de la vérité, et qu'il fût réel que la vérité soit hors du Christ, je voudrais plutôt rester avec le Christ qu'avec la vérité."

Extrait d'une lettre particulière, Fédor Dostoïevski, 1854

 

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