Zabou the terrible

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

In Memoriam B-M

On peut suivre via Facebook aussi !

 

3 novembre 2004. Il y a tout juste 4 ans, nous célébrions la sépulture de ma grand-mère.

Célébration dans un petit village mayennais. Eglise pleine à craquer. Quatre prêtres venus parfois de loin concélébrer. De l’orgue. Une chorale. Des fleurs. Des volutes d’encens.

Les choses étaient dignes et belles : leur grandeur n’avait été voulu telle, elle ne résultait que des témoignages d’amitié et d’amour, nombreux. Chacun voulait apporter sa touche pour un a-dieu plein d’émotion qui se voulait aussi, souvent, remerciement.

Je servais la messe, présidée par un eudiste, vieil ami de la famille qui venait souvent en vacances chez mes grands-parents. Je me souviens encore de messes qu’il célébrait juste lui, ma grand-mère et moi. Je me souviens encore des homélies impromptues qu’il y faisait, pleines d’une foi humble et solide.

Mais moi ce jour-là, j’avais beau me raisonner, m’auto-lancer dans des méditations sur la mort, me dire que la mort n’était qu’un passage, que Bonne-maman vivait la rencontre qu’elle avait souhaitée sa vie durant.... j’avais le cœur au bord des larmes. Je m’en voulais un peu de n’être pas signe d’espérance dans ces conditions, pauvre croyante. Lui avait préparé son homélie, écrite sur un papier, plus lue que dite, ce qui était peu dans ses habitudes.

A l’issue de celle-ci, il s’est retourné et m’a regardée. Il avait les yeux à moitié noyés et le cœur chaviré. Dans son regard, j’ai pris une sérieuse leçon d’humanité. Dans son regard, j’ai lu qu’être signe d’espérance n’était pas se déparer de son humanité mais visait bien à en gagner toujours plus. La vie entière de ma grand-mère en était preuve.

Et mon « In memoriam » se veut aujourd’hui « Deo gratias ».

 

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.zabou-the-terrible.fr/trackback/654

Fil des commentaires de ce billet