Zabou the terrible

Pas un « vrai » film mais trois courts-métrages -ou plutôt contes- différents ayant pour fil conducteur une ville : Tokyo… et un certain caractère farfelu de surcroît ! Verdict ? Les trois, bien qu’extrêmement différents, sont très bons, malgré quelques longueurs sans doute inévitables.

« Interior design » : Couple qui s’éloigne peu à peu. Errance dans les rues d’une mégapole. Solitude au milieu de la foule. Tout ce qu’il faut pour une réification sans précédent d’une femme délaissée. Faut-il muter pour vivre et non plus survivre aujourd’hui ?

« Merde » : délire complet. L’humour n’est pas toujours très fin mais, pour détendre les zygomatiques après une longue journée de labeur dans les salles cachées d’une bibliothèque, rien de tel ! L’histoire ne se raconte même pas… à quand la suite : « Merde à New-York » ?

« Shaking Tokyo » : à mon sens le plus abouti des trois et je dois dire que j’en suis assez fan. C’est l’histoire d’un hikikomori. Késako ? Un type qui choisit volontairement de vivre coupé entièrement du monde… ce qui n’est pas sans rappeler l’histoire d’un certain Des Esseintes avec qui, je le rappelle, je vis cette année presque 24h /24 (ndlr : pour ceux qui ne comprendraient pas, je vous informe qu’il s’agit du personnage principal d’A rebours de Huysmans).Bref, la rupture avec le monde entremêlée d’une fichue misanthropie, ça commence à me connaître. Là, point de quête de l’épithète rare, d’un Absolu comblant une vie par le biais des sens mais juste de l’amour, de la fantaisie et de la poésie : j’aime.