Camino 2008 - étape 1 : Lusignan -> Chenay
Par Zabou le dimanche, décembre 21 2008, 23:00 - Lien permanent
La pluie : c’est sans doute le mot qui caractérise le mieux cette première journée.
Jamais nous n’avions connu cela pour les deux premiers tronçons : nous allions nous y faire en 6 jours de marche.
Ainsi qu’à la boue qui l’accompagne !
Nous allions vite apprendre à laisser tomber le pantalon pour passer en short (roh, allez, à quoi pensiez-vous d’autre, hein ?). Et d’ailleurs, c’est aussi une autre sorte d’eau qui nous accueillit quand nous arrivâmes à notre gîte, un peu tôt car le froid avait dû curieusement faire pousser nos ailes.
Ceci étant, le chemin fut intéressant d’un point de vue historique. Car, comme nous l’apprîmes lors du dîner, les tombes dans les champs (vous avez bien lu) que nous avions vues et qui nous avaient tant surpris ici ou là étaient liées à la forte présence protestante dans la région. Leurs cimetières… et jusqu’à pas si longtemps !
Arrivés, nos hôtes absents, nous prîmes le temps de visiter ce village. D’ailleurs, admirez la salle… polyvalente ????
Il y avait surtout une superbe église romane à voir. Et Zabou, dans une belle église romane, elle craque : elle y passerait des heures. C’est simple, c’est beau. Moralité : n’emmenez pas Zabou voir une église romane avec vous. Sauf si vous êtes le filleul de Zabou et que vous partagez le même vice.
Puis vint le soir et le repas autour d’une table d’hôtes… Les gens ne se connaissent pas mais les mets et l’alcool versés si généreusement (3ème type d’eau de la journée : l’aqua vitae… Rude après l’apéro maison et le vin. Au moins, le froid ne nous atteignait plus) délièrent vite les langues des trois couples présents, regardant bizarrement les deux p’tits jeunes qui étaient là :
- Ah bon ? Mais vous êtes de vrais pèlerins alors ? Je n’en avais jamais vu !
- Et puis vous êtes si jeunes !
- Nan, vous êtes catholiques ? Des jeunes catholiques, ça existe encore ? Vous pèlerinez pour de vrai ?
- Mais vous appartenez à un organisme ? Non ? Vous faîtes ça comme ça ?
Eh ouaaaaaaaaais !
L’ambiance à la fin du repas était plutôt très enjouée, les « p’tits pèlerins » y participant allègrement, étant particulièrement en verve.
Le lendemain matin, on nous prit en photo : « Je veux montrer que j’ai vu de vrais pèlerins, des vrais de vrais qui marchent sous la pluie (« ouais ! » dit-on tous en chœur, motivés, très motivés... ) et des jeunes en plus ! » Bref, si un jour vous trouvez quelque part en France une photo qui ressemble à une Zabou en poncho, ne cherchez pas : c’est bien elle.
Bon, moralité de l’histoire je n’ai plus qu’à devenir une « vraie pèlerine » : en suis-je capable ?