Zabou the terrible

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Dis donc Diderot : "Chat !" Ô, brillant (le jeu de mots)

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D
 
Bon, voilà, je ne vous cacherai rien, Diderot et moi, c'est une histoire complexe. On s'aime, et beaucoup. Et on se déteste, beaucoup aussi. En fait, on n'arrête pas de s'engueuler. Vous me direz que ça arrive aux meilleurs, que c'est peut-être salutaire pour notre relation : mouais, ça se discute. Enfin, là, je bosse avec lui et c'est pas marrant parce qu'on n'est jamais d'accord sur rien pour mon mini-mémoire bis que j'ai eu la drôle d'idée de faire porter sur lui. D'accord, c'est de ma faute, j'eusse peut-être dû réfléchir plus intensément.
 
Bref, on lit ensemble son Supplément au Voyage de Bougainville toute la journée actuellement. C'est chouette mais, pour les idées, il est un peu mon double magnifique et maléfique. Alors, pour me venger des terribles heures qu'il m'inflige ainsi, j'ai décidé d'aller lire ce que raconte Chateaubriand d'Otaïti (oui, "Otaïti", c'est Tahiti en réalité mais les autochtones l'appelèrent ainsi la première fois : cela voulait tout simplement dire "C'est Tahiti") dans son Génie du christianisme au chapitre V (du Livre II de la 4ème partie). Et zut pour Diderot s'il n'est pas content.
 

Lorsque les navigateurs pénétrèrent pour la première fois dans l'océan Pacifique, ils virent se dérouler au loin des flots que caressent éternellement des brises embaumées. Bientôt du sein de l'immensité s'élevèrent des îles inconnues. Des bosquets de palmiers, mêlés à de grands arbres, qu'on eût pris pour de hautes fougères, couvraient les côtes, et descendaient jusqu'au bord de la mer en amphithéâtre : les cimes bleues des montagnes couronnaient majestueusement ces forêts. Ces îles, environnées d'un cercle de coraux, semblaient se balancer comme des vaisseaux à l'ancre dans un port, au milieu des eaux les plus tranquilles : l'ingénieuse antiquité aurait cru que Vénus avait noué sa ceinture autour de ces nouvelles Cythères pour les défendre des orages.

Sous ces ombrages ignorés, la nature avait placé un peuple beau comme le ciel qui l'avait vu naître : les Otaïtiens portaient pour vêtements une draperie d'écorce de figuier ; ils habitaient sous des toits de feuilles de mûrier, soutenus par des piliers de bois odorants, et ils faisaient voler sur les ondes de doubles canots aux voiles de jonc, aux banderoles de fleurs et de plumes. Il y avait des danses et des sociétés consacrées aux plaisirs ; les chansons et les drames de l'amour n'étaient point inconnus sur ces bords. Tout s'y ressentait de la mollesse de la vie, et un jour plein de calme, et une nuit dont rien ne troublait le silence. Se coucher près des ruisseaux, disputer de paresse avec leurs ondes, marcher avec des chapeaux et des manteaux de feuillages, c'était toute l'existence des tranquilles sauvages d'Otaïti

Ploum ploum podom podom... Note
Oui, bon, d'accord, j'y retourne.
 

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