Zabou the terrible

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En guise d'hommage : "Et par Zeus, vive le grec !"

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Hier donc, partiels de grec, à conjuguer au pluriel. Derniers examens d’un cursus étrange, le « D.U. », qui certifiera, si je l’obtiens, une certaine connaissance néo-hellénique et ne me servira… à rien (Ah si, il paraît que l’on peut devenir traductrice à Chypre avec ce ‘plome). Une ligne de plus sur mon C.V., pour trois ans d’études : cool.  

 

-  Tu fais du grec moderne, pourquoi ?

 

Je n’ai jamais su répondre à cette question, ne sachant vraiment pourquoi non plus. Je m’y suis lancée un peu au hasard (i.e. En L2, je ne pouvais pas prendre le cours de littérature allemande que je souhaitais suivre et les cours d’italien débutants étaient pris : c’était mon 3ème choix avant l’espagnol, faut pas chercher à comprendre), et puis, un peu (beaucoup ? complètement ?) folle, j’ai continué. Et certainement pas parce que j’étais douée : je ne considère pas savoir parler grec, et ce sans me draper dans une pseudo-humilité détestable. Autant je parviens à comprendre un texte, quelques phrases prononcées, autant mon esprit achoppe toujours sur le passage à l’oral. Un jour, en Grèce, peut-être…

 

Il importe peu. Au-delà d’une langue complexe, proche de son ancêtre sans lui ressembler tout à fait (vous avez VRAIMENT dit que les déclinaisons étaient plus simples ???), à la prononciation délicate (oubliez votre prononciation « érasmienne » du grec ancien !), j’ai découvert quelques fragments d’une civilisation à la fois si proche et si différente de la nôtre, dont la source est la même avec une évolution tellement différente, tellement plus orientale, tellement plus complexe, aussi. Découverte toujours synonyme de richesse,  d'ouverture de la pensée à des voies dont l'on ne soupçonnait pas l'existence.

 

 

En guise d’épilogue, une visite conférence à la formidable exposition sur le Mont Athos (actuellement au Petit Palais, en parallèle de celle sur William Blake que j’irai voir prochainement avec 42, euh, 2 amies plutoniennes). Si elle nous amusa par les « askètes » (la prof était persuadée de correctement prononcer « ascète » ainsi : l’histoire ne précise pas s’il s’agit d’anachorètes hypocondriaques. Incitatus en dit aussi quelques mots), on y admira des œuvres d’art fantastiques, proches des trésors de nos cathédrales par leur richesse sans toutefois être pareils. Mus par un même désir de rendre gloire à la Majesté Divine, l’art des icônes est fascinant, troublant et l’on sent bien qu’elles furent écrites par des priants. D’ailleurs, la prof nous a expliqué qu’avant qu’un cénobite prenne le pinceau, il devait rester longtemps à côté d’un Maître simplement à regarder. Pour apprendre à orienter son regard intérieur dans la même direction ? Je m’interroge sur la place de ce « maître spirituel », me demandant si, par l’Art, ici, on n’entre pas dans le même genre de relation qu’avec un starets, cette relation si bien décrite dans Les Frères Karamazov. Mais je digresse.

 

J’ai été émue par l’icône du baiser de Pierre et de Paul. Dans les monastères du Mont Athos, serait-on donc aussi préoccupés par ce fameux Ut unum sint que nous entendons dans l’Evangile tous les jours en ce moment ? Voit-on cette querelle avec des yeux fraternels ? En tout cas, cette exposition est belle et à voir, même si notre prof en mode « conférencière » était parfois un peu difficile à suivre.

 

Hier, un texte à traduire, une question de rédaction en grec (« La langue grecque : hier, aujourd’hui et demain. Donnez votre point de vue » j’ai même parlé d’Aristote !) et une question de littérature grecque en français (« Vous devez montrer votre connaissance de l’œuvre littéraire de Papadiamandis en rapprochant deux thèmes majeurs de La Tueuse » : j’ai cité la Bible !).

 

Ce que ça a donné ? Je n’en sais rien. Mais il y avait une ambiance émouvante, hier… Car, il faut bien le dire, si certains cours furent ennuyeux, il y avait une ambiance très souvent irréaliste dans ces cours. Entre notre prof si adorable mais aux expressions parfois… pour le moins approximatives, entre les jeux de regard autour de la table ronde, entre les fous rires ridicules ! A vous camarades de labeur, merci ! A vous, Mme C.S., merci de votre gentillesse et de votre sapience ! J’y aurai vraiment passé du bon temps, même quand je traînais les pieds pour y aller. (Et maintenant je sais même que salir une nappe est cause d’annulation de mariage ! Clin d'oeil )

 

Donc, hommage.

Allez, je retourne à mon mémoire.

 

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