Zabou the terrible

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Signes du temps

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                Dans ce lieu riche de symboles, s’asseoir, tous les deux, à l’ombre des arbres. Deux vieux amis, s’étant rencontrés en classe il y a fort longtemps, membres des convents secrets des cours de récréation, chefs de deux bandes rivales, initiés pourtant à la partie adverse.

 

                Chacun a suivi son chemin, sans jamais toutefois s’éloigner complètement de celui de l’autre tant nombreux furent les croisements : de l’aumônerie à notre confirmation commune, du train de banlieue à la rencontre cocasse dans un lieu pour le moins inattendu.

 

                Pour nous, chaque rencontre fleure bon notre cartable d’école, les nouvelles éventuelles des anciens du primaire recroisés et quelques blagues éculées qui ne sont connues que de nous seuls, rite secret, magique de l’enfance. Ah…

 

                Mais nous, ce n’est pas que ce passé que nous aimons parfois invoquer, ce sont surtout ces rencontres présentes qui font toute la solidité d’une relation bâtie sur le roc. Et c’est toujours une joie d’aller partager un déjeuner et un bon verre quand l’un téléphone à l’autre pour l’inviter. Drôle de relation, ne s’encombrant plus des convenances depuis bien longtemps et restant relativement à l’écart de nos amis respectifs que nous aimons voir au quotidien.

 

                Pourtant, entre nous, oui, les chemins ont bien divergé. Car il appartient à ceux que les classificateurs indécrottables de l’Église nomment « intégristes ». Car je suis de ceux que ceux-là même surnomment « conciliaires », résolument bien dans sa peau de catholique membre de cette Église actuelle, aimant sa barque malgré les tempêtes. Choc frontal. Et pourtant, quand nous nous trouvons réunis, comment ne pas parler ensemble de Dieu ? Comment, ensemble, ne pas parler de ce qui nous fait vivre ?

 

                Aller au-delà des idées reçues : jamais les discussions ne s’envolent en débat passionnel, entre deux Dieu qui seraient différents, mais demeurent toujours débats (de) passionnés. L’un comme l’autre, nous avons nos options, claires, et savons combien il nous serait difficile d’être au même caté ou aumônerie ainsi que jadis. Mais nous savons aussi qu’il est quelque chose de plus profond que nos choix même les plus visiblement figés. Et que c’est le même Dieu auquel nous aimons rendre grâce ensemble à l’un ou l’autre moment de nos rencontres.

 

                Au pied de ces arbres, près d’une vieille abbaye parisienne, à sa vieille amie qui lui rapportait à l’école les séances de caté « Pierres vivantes » manquées à cause de sa mauvaise santé… il a appris ce dont elle se doutait : son entrée prochaine au séminaire. Il rajouta une demande surprenante à laquelle, d’un sourire à la fois amusé et ému, elle acquiesça. Et les badauds purent voir un sourire commun se dessiner pleinement sur deux visages d’étudiants ordinaires en train de pique-niquer dans le jardin de Cluny.

 

                Aller au-delà… aller bien au-delà des idées reçues.

 

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