Zabou the terrible

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District 9

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Qu’on se le dise, je ne suis ni fan, ni férue de films remplis d’extraterrestres jusqu’à plus soif. C’est donc sans grande conviction que je suis allée voir District 9 en début de semaine dernière qui s’est finalement révélé surprenant.

 

                Si l’on se tape dessus à coups de fusils lasers, si les « crevettes » (comprendre, les ET : sincèrement, ça vous serait venu à l’esprit vous des extraterrestres qui ressemblent à des immenses crevettes ? Ca fait un peu pari débile tenu par le scénariste, mais enfin pourquoi pas) ne sont pas très belles, s’il y a quelques scènes affreuses (je ne supporte pas que l’on s’arrache ainsi les ongles en ma présence) eh bien, cela fonctionne et, pire, fait réfléchir.

 

                Même si la réflexion est parfois un peu idéalisée, la première partie du film nous interroge sur l’accueil réservé aux crevettes à Johannesburg (tiens donc… mais pourquoi cette ville ?) au sein d’un camp d’immigrés. Et là, on pourrait hurler aux topoi (« topoi ! topoi ! ») sur l’immigration, il n’empêche que c’est bien fichu car c’est plutôt la question de l’Altérité qui est là en jeu : la translation d’une situation dans une univers imaginaire n’est certes pas chose nouvelle pour toute personne ayant des lettres mais cela parle.

 

                Méfiance des gens, création d’un « camp "provisoire" », si « provisoire » qu’il se transforme en bidonville, criminalité, bande de dealers (de boîtes de pâté pour chat, si si) qui exploitent la misère pour mieux s’enrichir : il y a un air de déjà-vu… Et que dire de l’expulsion lançant toute l’aventure si « juridiquement convenable » ? Non, je ne spoilerai pas complètement en vous disant le problème qui arrive à ce pauvre antihéros si anti-crevettes mais c’est indéniablement bien fichu.

 

Si ce film demeure un divertissement, j’ai tendance à y voir tout de même un (début de) questionnement sur le regard que nous portons sur l’autre. Parce que, dans le fond, on se croit pas si mal que ça, hein ? Les autres, bof… mais moi, moi, moi ! Que je suis beau ! Que je suis supérieur ! L’autre est un mystère qui nous dépasse, nous fait peur et que nous tentons de canaliser par une rigidité hautaine qui n’est pas de mise. C’est toujours l’histoire de la poutre et de la paille qui veut surtout nous apprendre que la première métamorphose n’est pas celle du bras, que la première conversion, c’est celle du regard qui perd de son altitude pour se placer à la même hauteur, vers la bienveillance.  

 

                Et la fin ? Bon, là, c’est un peu fulguro-poing & co mais qui a dit que c’était mal ? ;)

 


Commentaires

1. Le dimanche, octobre 4 2009, 19:28 par Maggy

Bah oui, c'est vrai tout ça, mais je continue de penser que ça n'en fait pas un bon film... une première partie trop gore une deuxième trop... violence à l'américaine ? (cinq groupes se courent après et dès que deux commencent à se taper dessus, un troisième règle ça à l'explosif et ainsi de suite) Mais surtout... où est cet Autre ?? A part la crevette principale un peu trop caricaturale (non non, à bas la violence) nous ne bénéficions jamais du point de vue de cet autre qui reste jusqu'au bout présenté comme un ET primitif et violent bouffeur de nourriture pour chat.
Bref une bonne idée mal exploitée. Enfin "JE" pense ;-)

2. Le lundi, octobre 5 2009, 23:03 par Zabou

Tu penses, ah bon ? ;-)

Bon, de mon côté, je n'ai pas trouvé la première partie trop "gore" (sauf les ongles, vraiment....).

Pour l'Autre, mon appellation est une généralisation à toute cette espèce des crevettes comme incarnation de l'Autre. Que la crevette soit trop caricaturale, nous sommes d'accord... Qu'il y ait pas mal de défauts, je reste d'accord mais, toutefois, les bons côtés sauvent vraiment ce film que j'allais, encore une fois, voir sans grande envie. Enfin, JE pense :-p

3. Le mardi, octobre 6 2009, 11:02 par tanguy

Vrai que ce film était pas trop mal foutu. Et par certains côté assez drôle. Pas toujours volontairement mais soit...

4. Le mardi, octobre 6 2009, 23:09 par Zabou

@ tanguy : vous aussi, la pâtée pour chat, elle vous a fait tiquer ? ;-)

5. Le mercredi, octobre 7 2009, 00:41 par Maggy

La scène dans le labo est méga gore :S

6. Le mercredi, octobre 7 2009, 13:21 par Zabou

@ Maggy : p'tite nature.

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