Si le Seigneur ne bâtit la maison...
Par Zabou le mercredi, octobre 7 2009, 00:49 - Lien permanent
Tous, je les connais.
Un an déjà de passé ensemble… Mais notre compagnie mutuelle nous plaisait bien : on a donc ressigné de part et d’autre pour un an. Alors, ce soir, il était temps de les retrouver.
Durant les vacances, ils ont grandi : je le vois, je le sens. Imperceptiblement, leur visage s’est teinté d’une petite touche de maturité supplémentaire, celle que donnent de belles expériences réalisées dans la disponibilité des vacances. Légère la touche : les bavardages intempestifs vont toujours bon train et les vannes pleuvent. Il me faut retrouver l’esprit de répartie, la fermeté sans rigidité et l’art de lancer les débats sans les mener droit au combat. Seigneur, aide-moi à être anima-trice
Bonbons, boissons, discussions : oui, il est bon de se retrouver et la joie emplit mon cœur tandis que j’affute mon esprit.
Dans six semaines, ils vivront le grand moment auquel nous nous préparons depuis un an : ils feront leur confirmation. Toi aussi, mon futur filleul, et je ne peux m’empêcher de t’observer en souriant particulièrement… chut. Quid ? Où cela vous mènera-t-il, tous ? Cette année sera marquée par la mission, la vôtre, et je vois avec admiration la multitude de possibles que vous offrez s’ouvrir devant moi quand je vous regarde.
Comme tous les ados, vous aimez rire, rien ne semble vous faire peur et l’intériorité, oh, pas touche, domaine privé ! Le silence de la prière… vous ne connaissez pas et l’oratoire fut bien souvent l’an passé le lieu le moins paisible du « 124 ». Ce soir, la réunion se terminait et je battais le rappel des troupes vers le calme oratoire (la porte d’à côté, en fait) pour nous tourner vers Celui à qui nous confions cette année.
Lecture de St Luc, quelques mots… et là, la surprise : un improbable moment de silence. Sans vous en apercevoir, la toute première fois depuis qu’on se connaît. C’était juste très beau, un silence sensible devenu presque palpable, à la densité renforcée.
Je vous ai regardés les uns à la suite des autres à la lueur de la bougie : pas un sourire moqueur, pas de portables, pas de regards inquisiteurs sur les autres pour voir qui ose prier… Surprise, heureuse, j’ai tourné mon regard vers le petit autel et la flamme qui y brûlait : elle vacillait doucement, dans un souffle d'air, d’un petit air moqueur… "Alors quoi, Zabou ? C’est à toi de réveiller l’intériorité, tu crois, vraiment ?"
J’ai souri, encore. Et dans mon cœur s’est élevé ce simple petit mot : merci.
Commentaires
Joli ! C'est toujours quand on s'y attend le moins que ce genre de clin d'oeil arrive... Bonne route !
C'est fou: je pleure en lisant ton billet
@ Tigreek : bien vrai !
@ Sophie : mais non, faut pas...