Zabou the terrible

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C'est reparti obstinément pour un tour de ronde !

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Hier soir, grâce au lien Facebook d’un ami, je tombe là-dessus :

http://www.fabula.org/actualites/article34288.php Très très intéressant (vous allez me dire en même temps, c’est normal, c’est sur Fabula : c’est vrai).

 

Je n’ai pas envie de faire de la politique à deux sous mais je sens qu’on va encore faire passer dans les médias cette histoire comme une sale révolte de gauchos, de profs et d’étudiants feignasses qui n’ont pas envie de travailler et qui feraient mieux de travailler plutôt que de réfléchir. Parce que c’est là que le bât blesse : réfléchir, un truc qui n’est pas toujours très in.

C’est vrai que cela pousse souvent à aller à rebrousse-poil. Et l’on va donc, naturellement, tenter de faire passer cela comme une n-ième révolte contre ce pauvre gouvernement martyr[1].

 

Alors, disons-le pour qu’on ne me fasse pas de mauvais procès : je peine à m’intéresser pour de bon à la politique et, plus souvent qu’à mon tour, au lieu de viser à ma droite ou à ma gauche, j’ai visé au milieu. Et je fais tout pour maintenir les cours quand même en temps de grève, oui, malgré tout : je ne suis pas une vilaine bloqueuse[2]. Maintenant que c’est dit, j’aimerais écrire quelques mots pour expliquer combien ce qui se trame est grave.

 

Cela fait un an que les réformes grondent… Une réforme, en soi, ce n’est pas mauvais, on en conviendra. Mais pour qu’une réforme porte du fruit, il faut qu’elle vienne du travail des principaux concernés : depuis le début de cette affaire[3], l’on fait appel à plein de gens mais non pas à ceux qui s’y connaissent ! C’est-à-dire – si l’on exclue les étudiants toujours suspects de fainéantise aux yeux des plus âges – les professeurs d’université et les professeurs du secondaire. Parlez-en quelques instants avec un prof de fac, quelque soit son orientation politique, et vous le verrez soudainement fulminer, devenir tout rouge et lancer des imprécations[4].

 

Le problème, du coup, c’est que l’on pond des absurdités. Une absurdité, c’est mignon mais pas quand cela entraîne tout l’enseignement et toute la recherche d’un pays vers la déchéance. Et là, c’est bien dommage, mais c’est le cas.

 

Élever le niveau des enseignants, après tout, pourquoi pas… mais il faut l’élever vraiment dans ce cas. Que veulent-ils faire avec ces nouveaux « parcours » de master, intégrés au sein des masters déjà existants ? Comment voulez-vous pouvoir gérer une année de master 2 recherche « sérieuse » tout en passant sérieusement aussi les divers concours de l’enseignement ? L’initiation à la recherche – qui pourrait sembler secondaire aux non-initiés – est un élément profondément formateur[5] puisque, outre l’apprentissage des techniques propres à la recherche, nous apprenons à élargir notre culture littéraire et générale. De surcroît, et même principalement, quel avenir pour la recherche si notre formation de base n’est plus convenablement assurée ?

 

Au niveau de l’enseignement… que faire avec les concours à ce moment-là de l’année ? Ben, bien sûr, quelle belle et bonne préparation ! Et puis, vous avez vu les nouvelles modalités des concours ? Cela fait super sérieux, non ? Avez-vous envie que les futurs profs de vos enfants ne reçoivent plus ni une formation disciplinaire solide, ni, à défaut, une formation pédagogique ? La baisse du niveau des professeurs entraîne, de facto, celle des élèves. Là où l’on voulait l’augmenter… ironie cinglante. Mais combien sommes-nous à oser faire cette simple réflexion ?

 

Bienvenue à notre grande braderie de l’enseignement et de la recherche ! Une foire où la réflexion, décidément si peu productive, devient l’ennemie jurée, la cible principale du grand chamboultout gouvernemental ! Bienvenue, bienvenue !

 

À nous, il ne reste plus qu’à faire tourner nos cerveaux en rond, à nouveau et obstinément.

 

Zabou

Étudiante en master 2 recherche littérature française

 



[1]Là, j’ai envie de verser une larme quand j’entends ça : c’est que j’ai un cœur vous savez.

[2] Et je me lave aussi les mains avant de manger : z’avez vu comme je suis bien élevée ?

[3] Si vous lisez l’article de Fabula, vous verrez que c’est encore plus amusant : les conclusions des commissions n’ont même pas été entendues !

[4] Bon, ok, j’exagère un peu, je l’avoue.

[5] Je me limite ici au cas de l’agrégation… La place de la recherche reste encore à penser, sans doute, pour les autres concours où elle n’est pas forcément obligatoire. Alors, quid d’un M2 non axé enseignement mais recherche dans ce cas ?

Commentaires

1. Le jeudi, novembre 19 2009, 15:42 par Maggy

C'est reparti pour un tour ! Je me disais bien que c'était trop mou ce premier semestre !
T_T

2. Le jeudi, novembre 19 2009, 21:13 par Henri

As-tu entendu les Infos , Plein de sous pour l'enseignement supérieur. ( Enfin peut-être )

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