Zabou the terrible

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Chanson de geste

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Je n’ai jamais été une grande « tactile »[1].

 

Quand certains aiment se promener sans cesse aux bras les uns des autres, se prendre dans les bras à tout va, pleurer dans le giron d’un tiers, peu expressive, je marque généralement une certaine distance. Pudeur du geste… peut-être trop grande ?



[1] Et le premier qui me répond « iphone » sort immédiatement.


En tout cas, c’est peut-être aussi pour cela que, par contraste, j’aime beaucoup ces petits gestes, si petits qu’ils en sont presque imperceptibles pour tout autre que le destinataire. Taper sur une épaule brièvement ; main légère sur un bras pour encourager, pour guider ; franche poignée de main ; signe de tête, regard où l’on met non du vide mais bien de son « moi » non dissimulé.

 

J’aime en donner, j’aime en recevoir. Ils sont signes de complicité, d’une compréhension autre, communication différente de celle qui passe par le canal souvent brumeux de la parole : ils ne peuvent tricher.

 

Il faut être prudent, savoir doser son geste pour ne pas s’appesantir lourdement quand il s’agit de consoler, faire comprendre que l’on est là au besoin, sans jamais s’imposer. Mais ce tact ne doit en aucun cas annihiler la spontanéité : tout un art que l’on acquiert, je crois, au fil des rencontres, amitiés qui se tissent doucement. Mais art à usage unique : le geste jamais deux fois ne sera tout à fait le même. Doigté, tact et surtout cœur : attitude qui demande pleine disponibilité.

 

Difficulté de dire « je suis avec toi » avec justesse. Difficulté d’accompagner un plus jeune en lui laissant sa pleine liberté. Difficulté du regard franc quand on sait qu’il révèlera aussi tant de soi-même et de ses propres combats en le donnant… mais, Dieu, que cet art est beau !

 

Et au soir, relire tous ces gestes lancés, et ces quelques-uns surprenants de reçus, un jour, ce jour, où ces fameux petits gestes ont cette salinité, cette saveur marine d’un clin d’œil évangélique qui s’applique à chacun : avance au large !

 

Commentaires

1. Le dimanche, février 7 2010, 22:40 par TED

Je suis avec toi ! (avec justesse !)
;-)

2. Le lundi, février 8 2010, 03:27 par Nitt

Entièrement d'accord avec toi, je n'ai jamais été une tactile non plus ; et pourtant dans ce grand pays où je vis maintenant j'ai dû revoir mes conventions : on se prend par la main pour le Notre Père à la messe, la paix du Christ se fait, pour les femmes, en se serrant chaleureusement les deux mains, entre hommes et femmes en s'inclinant respectueusement, dans la rue, mon Dieu quand on a besoin d'avancer et que les autres gênent, on les pousse sans ménagement...
Et lorsque professeurs et étudiants se disent "bonnes vacances", nombreux sont les seconds qui viennent serrer les premiers dans leurs bras.

Tout un art à réapprendre !

3. Le lundi, février 8 2010, 09:02 par Anne-Claire

pareil, et pour l'Iphone et pour le reste ;-)

4. Le samedi, février 13 2010, 00:18 par Zabou
Tape sur l'épaule mutuelle ! ;-)

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