Zabou the terrible

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Bless !

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            Nos blessures, et les cicatrices ou les infirmités qu’elles nous laissent, sont proprement nôtres, et permettent de nous identifier et de nous reconnaître. C’est à sa blessure ancienne que sa vieille nourrice reconnaît Ulysse à Ithaque, alors qu’il a été, magiquement, rendu méconnaissable par la déesse Athéna, et que, l’esprit tout à la fois empli de joie et de douleur, elle renverse le chaudron où elle s’apprêtait à laver ses pieds. C’est aux plaies de sa Passion que l’apôtre Thomas reconnaît Jésus ressuscité, malgré la condition nouvelle de son corps (Jn. xx, 25-28). Mais, même dans les paroles que nous entendons, l’inflexion de la voix qui se brise à certains mots ou noms nous serait, jusque dans la nuit, signe aussi sûr de reconnaissance, et l’âme a ses blessures tout autant que le corps.

 

Jean-Louis Chrétien, « Blessure », Pour reprendre et perdre haleine – dix brèves méditations, p. 192-193.

 

 

            C’est par ce chapitre, « Blessure » que se termine ce bel ouvrage : difficile d’en parler tant il s’agit effectivement de petites méditations dont certaines phrases savent trouver le fond de notre cœur, et d’autres moins. Mais j’aime ce petit livre parce qu’il ne s’arrête pas à une discipline, n’enferme pas la foi dans un cocon, dans un genre, dans un style. Dix petits mots comme autant de petites sources auxquelles puiser ouvertement, comme autant de stimulants et de fortifiants : Souffle, chemin, tentation, attention, recueillement, bénédiction, paix, douceur, abandon, blessure.

 

Et maintenant… Étincelles III du fr. François Cassingena-Tréverdy. (Enfin, je ne lis pas que ça non plus comme bouquins, hein, je vous rassure)

 

Commentaires

1. Le vendredi, février 26 2010, 21:49 par Anne-Priscille

Parce qu'on devrait s'inquiéter ?
Ah oui ! c'est vrai. Pour notre bibliothèque, j'avais oublié. ^^

C'est mal tu sais de nous tenter quand j'ai du vendre jusqu'à mon porte-monnaie! (ou alors c'est super enrichissant de nous faire partager tes lectures, au choix):-D

2. Le dimanche, février 28 2010, 13:28 par TED

« les paroles que nous entendons, l’inflexion de la voix qui se brise à certains mots ou noms nous serait, jusque dans la nuit, signe aussi sûr de reconnaissance »

Cela m'évoque un autre passage où Marie Madeleine n'a pas reconnu l'homme qu'elle a en face d'elle avant qu'il l'appelle par son nom. (Cf. Jn 20, 14-16)

3. Le dimanche, février 28 2010, 14:35 par Zabou

@ Anne-Priscille : "Heureux les pauvres..." ??? ;-)

@ TED : peut-être cette voix avait-elle pris une lumière nouvelle, transfigurant les inflexions chères et la rendant difficilement reconnaissable sans écouter avec tout son coeur ?

4. Le lundi, mars 1 2010, 12:27 par TED

« Peut-être … » ?

Je crois au contraire que dans la nuit et le doute où se trouvait Marie Madeleine, elle était incapable de voir et de reconnaître l'homme qu'elle avait en face d'elle, mais l’inflexion inchangée de la voix lorsqu'il prononce son nom a été un signe sûr de reconnaissance.

Quand l'œil ou le cœur font défaut, la parole et l'ouïe prennent le relai. Mais cela peut fonctionner aussi dans l'autre… sens ! ;-)

Je serais tenté d'ajouter pour aller plus loin (et là, cela ne marche que dans un sens) : quand la parole ou le chant font défaut pour dire l'indicible, la musique prend le relai.

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