Lueur de calme
Par Zabou le mardi, mars 16 2010, 23:36 - Lien permanent
Plusieurs Saints sont plusieurs hommes, et il n’y a qu’un seul Évangile. J’ai pris, pour dire ces choses immortelles et tranquilles, l’heure où le monde passe, faisant son fracas.
Un des caractères de l’Église catholique, c’est son invincible calme. Ce calme n’est pas la froideur. Elle aime les hommes, mais elle ne se laisse pas séduire par leurs faiblesses. Au milieu des tonnerres et des canons, elle célèbre l’invincible gloire des Pacifiques, et elle la célèbre en chantant. Les montagnes du monde peuvent s’écrouler les unes sur les autres. Si c’est ce jour-là la fête d’une petite bergère […] elle célèbrera la petite bergère avec le calme immuable qui lui vient de l’Éternité. Quelque bruit que fassent autour d’elle les peuples et les rois, elle n’oubliera pas un de ses pauvres, un de ses mendiants, un de ses martyrs. Les siècles n’y font rien, pas plus que les tonnerres. Pendant que les tonnerres grondent, elle remontera le cours des siècles pour célébrer la gloire immortelle de quelque jeune fille inconnue pendant sa vie, et morte il y a plus de mille ans.
C’est en vain que le monde s’écroule. L’Église compte ses jours par ses fêtes. Elle n’oubliera pas un de ses vieillards, pas un de ses enfants, pas une de ses vierges, pas un de ses solitaires. Vous la maudissez. Elle chante. Rien n’endormira et rien n’épouvantera son invincible mémoire.
Ernest Hello, « Préface », Physionomie des saints
Commentaires
Mihi placet ^^
Mihi etiam placet.
Ou peut-être