Zabou the terrible

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Tu te souviendras de la multitude infinie...

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En 1909, Léon Bloy dédie son ouvrage Le Sang du pauvre à sa fille aînée Véronique, en quelques lignes si belles que m’est venue l’envie de les retranscrire ici.

 

            Que ce livre te soit dédié, mon enfant bien-aimée. Il convient mieux qu’un autre à ton esprit grave, à ton âme inclinée vers la Douleur.

 

            En le lisant, tu te souviendras de la multitude infinie des cœurs qui souffrent, des enfants de Dieu qu’on afflige, des tout petits qu’on écrase et qui n’ont pas de voix pour se plaindre.

 

            Ton père a essayé de crier à leur place, de ramasser en une sorte de Miserere toutes les souffrances de ces lamentables. Tu sais de quel prix il en a payé le droit et à quelle école redoutable il s’est instruit.

 

            Alors, ma Véronique, vraie image du Sauveur des pauvres, demande à ce Crucifié qu’il ne m’oublie pas – vivant ou mort – dans son Royaume éternel.

 

Léon Bloy

 

Commentaires

1. Le dimanche, mai 16 2010, 00:34 par TED

O vos omnes qui transitis per viam, attendite et videte si est dolor sicut dolor meus

2. Le dimanche, mai 16 2010, 13:12 par un pèlerin

très beau, très fort, et d'une redoutable actualité

3. Le dimanche, mai 16 2010, 22:48 par Maggy

Tss et après on dit que c'est Suarès qui geint ;-)

4. Le mercredi, mai 19 2010, 01:40 par Zabou

@ Maggy : il ne geint pas... il crie ! Et il prie ;-)

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