Zabou the terrible

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Kalos pater

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Se trouver ici, comme je le fus durant tant d’étés.

Et regarder les étangs, les arbres, le soleil se coucher.

Capter les fragrances d’un passé échappé mais jamais oublié.

 

Respirer l’air à s’en faire péter les poumons,

Fureter dans la bibliothèque, caresser la couverture de ce livre qui était tien…

Se souvenir alors de cet autre, que tu m’avais donné parce que, disais-tu, gardé sur ta table de nuit, il t’avait tant aidé au long de ta vie : le savoir sur la mienne, lu, relu, avant que ne vienne le jour où je choisirai, à mon tour, de le transmettre.

Et lire ce soir, sur cette table des veillées, des éternels débats, cette vieille lettre retrouvée il y a quelques jours par ta femme où ce que tu disais était si… si juste, si émouvant. Dieu.

 

Dieu…

Tu en parlais si souvent, et de plus en plus, comme si c’était la seule question sur laquelle revenait sans cesse buter ton esprit de philosophe. Mais tu ne faisais pas qu’en parler… Je le savais, mais il est une pudeur en ces domaines qu’il est difficile de quitter, parce que Dieu n’est pas abstraitement concept mais, intimement, amour et vie.

Tu ne peux savoir comme ce que tu avais écrit là, alors que je n’étais moi-même qu’embryon « dans le sein de ma mère » me touche aujourd’hui, maintenant, me rejoignant en profondeur.

 

Et cet amour de Dieu sur lequel était ton dernier texte… Cet amour de Dieu que tu n’auras cessé de creuser, expérimentant même ces failles terribles où l’on ne voit plus rien. Cet amour de Dieu auquel tu auras cru jusqu’au bout.

 

Cet amour de Dieu que tu es parti rejoindre au plus proche,

Il y a exactement un mois, à la fin d’une semaine déjà si étrange pour moi. Comme si ton départ achevait de marquer une page qui se tournait pour moi, fermant un chapitre, en inaugurant un autre. Comme c’était le cas pour toi, aussi.

 

Il y a une chose de ma vie que j’aurais aimé te dire et que tu avais, je crois, deviné mais que je n’aurai pas eu le temps de te dire en face. Mais ce soir, émue par une résonance, je crois comprendre qu’il n’y avait vraiment pas besoin…

 

Écraser une larme en lisant tes mots, tes traces tout en souriant ;

Et continuer, selon les mots que tu m’écrivais plus récemment, de « chercher dans le ciel le chemin de mon étoile ».

 

Commentaires

1. Le jeudi, juillet 29 2010, 09:43 par Tigreek

Si tu continues à écrire tes titres en grec, tu ne seras plus lue que par des amateurs de théologie ou de lettres classiques...

Bonne recherche dans le ciel ! J'aime bien cette expression...

2. Le lundi, août 2 2010, 18:11 par Anne-Priscille

Ou alors elle va finir par déclencher des vocations d'agrégés de grec ancien ! ^^

3. Le mardi, août 3 2010, 09:37 par Zabou

@ Tigreek : c'est mon but caché voyons ;-). En fait cette phrase est la dédicace manuscrite accompagnant la dédicace officielle de cet ouvrage http://www.amazon.fr/sens-lautre-L%C3%A9vinas-Teilhard-Chardin/dp/2910576760/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1280820771&sr=8-2 ( qui est : "A ma petite fille Isabelle, de mon moi tout comme un autre pour l'Autre"), que je conserve précieusement.

@ Anne-Priscille : ça tombe bien, y a crise des vocations là aussi ;-p

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