Benedicamus Domino
Par Zabou le samedi, septembre 11 2010, 23:59 - Lien permanent
Je n’ai pas vraiment l’habitude de faire ici des « chroniques » de ma grande petite vie mais puisque, comme le dit le poète « on n’a pas tous les jours 25 ans » (oui, je sais, ce n’est pas tout à fait cela, mais c’est l’idée) et que je rentre du Camino (j’y reviendrai prochainement ici), qu’on n’a pas arrêté de me le souhaiter toute la journée et qu’après tout, cet espace est mien, hop, zou, tant pis.
11 septembre 2010 : la date est synonyme d’un anniversaire catastrophe pour beaucoup, elle est aussi pour moi celle qui marque le passage d’un quart de siècle à un autre. Oh, ce n’est certes qu’un jour parmi d’autres, mais il n’empêche qu’il est doté d’une sonorité, d’une saveur toute particulière, ne serait ce que dans les réactions qu’il suscite : « oh là, ça ne te fait pas peur ? ». Oh non pas du tout.
Du lever tôt matin au coucher tardif, j’ai passé une merveilleuse journée d’anniversaire… Inattendue, elle terminait bien ce premier quart de siècle. Et j’ai ce soir le cœur dans l’action de grâce.
Se lever tôt matin, dans cette belle abbaye qui nous hébergeait pour notre dernière nuit du Camino de l’année, se lever un peu plus tôt même et prendre quelques minutes pour rendre grâce de ces 25 années, dans la joie encore ensommeillée du fond de son cœur. Puis partager la prière des Laudes, cette si belle prière de louange avec toute une communauté monastique, avec l’Église entière qui se tourne vers le Seigneur à l’heure où la nature s’éveille…. Deo gratias !
Prendre l’air, admirer le soleil levant, les luminosités rougeoyantes… et recevoir une drôle de carte de ses deux amis pèlerins, représentant une bière fraîche : on ne saurait trop comprendre pourquoi ! Amis pèlerins, amis tout court aussi – surtout en fait – entre qui je vois grandir un amour qui m’émerveille un peu plus chaque jour : rendre grâce, toujours plus, pour le don et de l’amour, et de l’amitié. Deo gratias !
Et suivre certain moine de ma connaissance jusqu’en haut d’un clocher à l’escalier étroit, entre les volatiles dérangés, pour admirer un paysage à couper le souffle (ndlr au moine : non, je ne suis pas en train de me rattraper). Du plat pays aux montagnes (pas si) lointaines des Pyrénées. Comme notre vie spirituelle, il y a des moments de lignes droites où ça fonce, des moments broussailleux… et l’on distingue à peine le relief des futures étapes ! Mais que c’était beau !
Rentrer chez soi, dans la grisaille, le bruit, la pollution, mais le sourire aux lèvres, heureuse de ces jours « en marche », qui aident à orienter notre existence en lui évitant le surplace. Décacheter son courrier, lire ses lettres, ainsi que les nombreux messages d’amitié tout au long de la journée, avec joie.
Puis partir pour la messe, et d’abord, remarquer une mention bizarre de ma sainte patronne durant la prière eucharistique par un certain vicaire… et, encore, une annonce conceptuelle qui apprit à la « grande assemblée » la nouvelle : vingt-cinq ans ce jour ! Rougir jusqu’aux oreilles : je n’aime pas être ainsi mise en avant. Mais… mais j’étais vraiment, vraiment heureuse de partager ma joie en sus de ma prière avec ma communauté paroissiale. Si je râle souvent intérieurement contre eux tous, je les tiens en affection toute particulière. La paroisse, c’est un autre type de famille, où nous apprenons à vivre en chrétien et à voir dans l’autre le visage d’un frère… qu’il est déjà. Et tant pis si mon rougissement put être aperçu à l’autre bout de la ville : j’ai été profondément heureuse de vivre, et de prier, ce moment avec eux. (même si… quand même !) Deo gratias !
Finir la journée par un repas en famille, où les mots ne voltigent pas forcément haut mais où la joie est au rendez-vous : deo gratias ! Bref, si l’enfant de divorcés doit se constituer au fil des ans un cœur solide pour bien vivre, il ne doit pas oublier l’estomac et le foi(e) dans sa construction car les repas de fête se trouvent multipliés par deux (des repas en deux parties… le comble pour une lettreuse aux trois parties graciles !) : je vais donc me coucher pour me préparer à demain.
J’ai été trop bavarde : ivresse de ma jeune vieillesse ! Mais, à chacun, vraiment merci.
Non, je n’ai pas peur d’avoir 25 ans, je les sens déjà, ne vous en déplaise, m’aller comme un gant. Et, de petits pas en grands engagements, même quand la route semblera obscure, je me sens prête à me lancer avec confiance, et, surtout, avec la grâce de Dieu, dans un prochain quart de siècle ! E ultreïa !
Commentaires
Oui Deo Gratias pour la Joie de te connaître.
Joyeux anniversaire! Que ce passage dans un autre quart de siècle - comme tu dis - te soit propice et t'apporte beaucoup de belles choses!
(Je sais, j'arrive après la bataille, et j'en suis désolée...)
Gros bisous d'anniversaire,
inci
Très bon anniversaire à toi et bon retour dans la vie quotidienne! Bises
Rejoyeux anniversaire, quel nice billet! C'est pas à toi de nous faire des cadeaux normalement =)
_Encore -un peu en retard- félicitations pour ton anniversaire que tu a célébré avec ce beau texte. Célébré sur le Chemin: ça me fait presque venir les larmes aux yeux. Le Chemin, des souvenirs tellement extraordinaires... ___
Publié un tel billet à 23h59 du jour J, bravo
Et Eliette, +1
Bienvenue dans ce nouveau quart de siècle
RDV pour ta moitié de siècle avec autant de joie ! ^^
Classiquement, je dirais bon anniversaire, mais puisque hier se tenait l'ouverture du synode du diocèse de Versailles dont le thème est un baptême à vivre, je vais dire bon baptême à vivre. Un beau thème pour tous, un beau chemin. ...
Difficile de répondre autre chose qu'un tout petit mot : MERCI !
Désolée, j'ai raté çà... mais ce nouveau blog ne m'est pas aussi familier que l'ancien. Je m'y sens moins chez toi, alors j'oublie d'en pousser la porte. Mais je ne t'oublie pas pour autant! Alors pour contourner mon oublie à la maière de Lewis caroll je te chante: " un joyeux non-anniversaiaiaiaiaiai
re ma chèèèèère!" Et un gros bisous là-dessus. c'est bon? je suis pardonnée? :-))@ Gene : mais bien sûr, merci ! Et un joyeux non-anniversaire à toi aussi ! (Et à bientôt puisque Xavier m'a dit que tu allais prendre bientôt contact avec moi)