Pause caté
Par Zabou le mercredi, septembre 29 2010, 23:58 - Lien permanent

Oh, bien sûr, je n’avais pas le temps. Mais
voilà, mercredi c’était la rentrée du caté et la responsable était venue me
demander dimanche si, par hasard, Zabou… « Soyez toujours prêts à rendre
compte de l’espérance qui est en vous ». Je n’avais pas le temps mais un
trou dans mon emploi du temps : alors, oui, bien sûr, ce matin, j’étais
là, dans mon église, emplie pour l’occasion de voix aiguës qui riaient, se
bousculaient. Entre grands habitués du CM2 et petits nouveaux du CE2… « Tu peux leur dire ce que la Foi ça
change pour toi ? » m’avait demandé la responsable du caté. Je ne
savais pas quoi leur dire… vraiment pas. La Foi, ce n’est pas quelque chose que
l’on déballe là, facilement, devant tout le monde comme on agirait avec une
explication de texte. Parler de Dieu, ce n’est pas trop difficile ; dire à chacun
la Bonne Nouvelle, ça peut encore se faire ; tenter de vivre en chrétien,
c’est dur tout en constituant le chemin enthousiasmant de toute une vie ; mais
parler de sa propre vie avec le Christ ? Parler de sa vie de foi,
autrement qu’avec quelques amis choisis, c’est bien difficile. Pourtant, entre
l’Indicible et ces choses que je ne puis dire, il y avait peut-être un espace pour
quelques mots. J’ai tenté d’écrire un court témoignage. J’ai
supprimé. J’ai commencé une autre version pour la supprimer à son tour :
mauvais, cela sentait sa copie universitaire à plein nez. J’ai recommencé une
troisième fois : des mots, des paroles… Que dire à un enfant ? Il
n’attendra pas de moi des beaux et bons mots, mais une parole juste, vécue. Je
ne savais que faire : alors j’ai prié puis ai écrit quelques lignes. Ce matin, je suis arrivée devant eux avec mon
papier dans une main, le micro dans l’autre. J’étais intimidée. Bien plus que
pour un exposé. Ils étaient 150 et j’avais leurs grands yeux posés sur moi.
Leurs grands yeux pleins de questions, leurs grands yeux attentifs, accompagnés
de leurs sourires. Je crois bien que j’ai commencé en balbutiant tant je n’avais
jamais pris conscience à ce point de cette question : comment dire en
étant vrai devant un enfant ? Rapidement, je leur ai parlé de la vie chrétienne comme vie avec
Quelqu’un toujours présent. Je leur ai parlé du service, de l’engagement, de
l’amour et du bonheur. Et j’ai terminé par leur parler de la prière comme plus
belle activité possible pour l’homme… Je ne sais ni comment ni si mes quelques
mots porteront un jour du fruit dans leur cœur mais ce que je sais, c’est qu’en
disant tout cela, je me rendais compte du propre chemin qu’il me restait à
parcourir. Devant un enfant, on ne triche pas : on
est ramené à la simplicité et à la vérité de sa parole. Parler d’aimer, parler
de prier… quand on aime, quand on prie si peu, si mal ? Et qu’on a l’impression
de dire beaucoup et de vivre si peu ? Non, particulièrement devant eux, on
ne peut pas tricher. Témoigner ouvre alors un chemin de conversion, provoqué par ces petits qui sont les
Siens. Histoire de parvenir à incarner un peu plus en sa vie la Parole du
Seigneur.
Commentaires
Quand les mots ne parviennent pas à exprimer ce que je veux dire, j'utilise pour ma part la musique : ce langage universel au-delà des mots.
Quelque part dans un Livre bien connu, un certain Jésus parlait de ressembler aux enfants pour avoir la Vie éternelle...
Tu viens de trouver une des raisons qui L'ont poussé à dire cela, je crois.
Premier paragraphe, première réaction: pfff, vraiment pas raisonnable, Zabou.

Dernier paragraphe, dernière (?) réaction: tu as raison, Zabou!
Mais, bon, ce serait peut-être tout de même bien que tu ne tires pas trop sur la corde!
Pareil que Nitt
Les mots creux, avec les petits, ça ne marche pas. Il faut du concret. Ce qui ne veut pas dire absence de "spi"... Mais avec ton équipe de servants, tu dois connaître ça, le concret spi 
Je trouve surtout que la difficulté précise de ce cas-là, c'était de parler de sa propre foi. Il y a quelque chose d'intime à tenter de dire sans toutefois trop en dire et tomber dans le déballage...
Mais, oui, une belle expérience !
Chère Zabou,
Ton dernier paragraphe me rejoint tellement dans la difficulté qui est la mienne cette année. Avoir répondu "oui" parce que le besoin était là... Parce que je n'aurai su dire "non" deux années de suite... Quand je suis devant mes 10 gamins ton trouble de ce jour là m'étreint et c'est, comme tu le soulignes aussi, pour moi vraiment un chemin de conversion... Merci d'avoir si bien mis des mots sur un vécu. Me permet-tu d'utiliser ce passage?
@ Geneviève : of course !