Je lève les yeux vers les hauteurs
Par Zabou le mercredi, décembre 8 2010, 01:41 - Lien permanent
Quand un prépare un concours, on a tendance à avoir la tête dans le guidon : littérature française, grammaire, littérature comparée, latin, stylistique, allemand, ancien français… autant de mots qui deviennent la litanie scandant nos journées, dans un rythme rugueux, harassant, étouffant.
On a beau avoir choisi ce
parcours, on a beau être passionnée par sa matière, on a beau savoir qu’après
les difficultés devrait venir un
avenir peut-être plus serein, il est parfois dur de rayonner, de
retrouver ses perspectives ou, pire, son désir, sa motivation initiale qui
traîne, enfouie sous quelques kilogrammes de bouquins abscons.
C’est qu’à force de regarder le guidon, on oublie parfois qu’il convient de regarder un poil plus haut, à quelques dizaines de centimètres au-dessus : la hauteur fait un peu peur, prend un peu plus de temps pour l’accommoder mais elle rouvre nos yeux à la beauté. Elle redonne sa luminosité au paysage tout en évitant la chute, probable, de celui qui ne saurait regarder au-delà.
C’était il y a deux
semaines, je traînais en réunion pour un futur grand événement catholique. Une
réunion vraiment utile pour une fois, l’une de celles où l’on sort content
d’avoir avancé, mais la tête en surchauffe après avoir épluché et réglé dix
mille détails pratiques. Fin de journée. Une proposition, un acquiescement
commun sans se consulter. Dix personnes se lèvent : un simple « Je
vous salue Marie » doucement prononcé par ces voix d’hommes et de femmes
qui se mêlent… Rien d’autre qu’une perspective regagnée, dans les échos imprévisibles de ma
vie.
Commentaires
"Tournez les yeux vers le Seigneur, et rayonnez de joie !
Chantez son nom de tout votre coeur, il est votre sauveur..."
( http://www.deezer.com/listen-767741... )
Merci !
Il ne faut pas perdre ce souci de hauteur car après le concours (peu importe lequel) il y a encore mille guidons pour nous faire baisser la tête.
Je ne sais pas pourquoi les prières de fin de réunions efficaces sont souvent le plus émouvantes : est-ce dû à la satisfaction d'avoir fait du bon bouleau ou bien plutôt avons nous été plus efficaces grâce à l'Esprit saint qui donne également vie à notre prière ?
@ Tigreek : "j'ai cherché le Seigneur et il m'a écouté" (euuh, c'est quoi cette version ???)
@ NM : eh oui, mais pas toujours facile... Pour le reste, j'ai vraiment cette sensation d'orientation profonde retrouvée qui donne sens au reste lors d'une prière de fin de réunion, que celle-ci fut productive ou... beaucoup moins !