Zabou the terrible

Quand on ânonne le B.a.-ba de la foi, on a tendance à en rester au « j’aime que Tu m’aimes », dans le contentement ravi de nos petites expériences spirituelles.

Au fil des ans et des jours, on s’aperçoit que l’on ne peut en rester là, tant la morsure du quotidien altère les souvenirs les plus forts, les (h)érode de leur couche la plus superficielle. S’ouvre alors cette invitation à entrer dans les profondeurs obscures et inexplorées de notre être, pour chercher non plus simplement une expérience « choc » mais bien cette empreinte inscrite au plus intérieur. Quête de Dieu, quête de vie, quête de toute une vie…

Si j’aime que l’entrée dans la Semaine Sainte me laisse crier mon « Hosanna », c’est pour cette raison que j’aime que les Rameaux ne me disent pas que la Joie.

J’aime que les Rameaux me parlent de Passion.

J’aime que les Rameaux me parlent de souffrance ; de croix ; de mort, aussi.

Parce qu’année après année, je comprends mieux combien ce Mystère s’inscrit dans toute cette épaisseur humaine ; combien la Résurrection n’a de sens qu’en passant par là, et réciproquement, car c’est ainsi qu’Il vient me rejoindre

Grand mystère que la Croix, incontournable mystère…

Mais Lui donner mes morts pour qu’Il les transforme en Vie : c’est cela la joie du dimanche des Rameaux et de la Passion ! Au-delà de la superficialité d’une foule en liesse, au-delà des souffrances horribles à supporter, une espérance, une confiance, une foi malgré tout dans l’à-venir.

Un condensé de vie chrétienne, un résumé sans censure de qui se vivra ensuite, un élancement vers ces jours à la plénitude toujours surprenante qui constituent le Triduum.

Sainte Semaine à tous, dans l’immense désir de Pâques !