Zabou the terrible

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Sur le Camino 2011 – Sorde l’Abbaye → Saint-Palais (part. 1 : pauvreté)

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D’après mon journal du 6 septembre 2011

 

Quelle belle étape ! Longue, sous une chaleur assez accablante, mais pleine de beauté à couper le souffle ! Certainement une des plus belles étapes pour les paysages depuis notre départ de Paris, avec ce caractère vallonné, les montagnes des Pyrénées dans le fond…

 

 

 

Et puis, cette si belle histoire vécue... Ce midi, je n’avais rien pour déjeuner. Je voulais m’acheter quelque chose sur la route, simplement pour me sustenter. Les infos du gîte de la veille le précisaient bien : il y avait une épicerie à Arancou. Or, ce midi, tout était fermé…  Le village – à l’exception de la si belle église du XIIIème siècle ! – semblait endormi avec tous les volets fermés. Que faire ?

 

Sonner à la mairie en dernier recours, chercher à m’informer auprès de la secrétaire où je pourrais trouver quelque chose à manger, même n’importe quoi. Verdict : « Il n’y a rien avant Saint-Palais ». Que faire ? Devant mon désarroi, la secrétaire de mairie m’offrit la moitié de son pain, spontanément, comme ça... Elle le rompit et me le tendit : « tenez ». Touchée… Je suis repartie ma ½ baguette en poche et le cœur plein d’allégresse.  

 

Le Camino, c’est apprendre la pauvreté vraie : dépendre des circonstances, ne pas tout maîtriser, accueillir ce qui se passe. Mais aussi cette pauvreté du cœur permettant de recevoir  l’aumône de l’autre. Être pauvre… L’aurais-je accepté si facilement ailleurs ? Accepter de mettre à bas tout mon orgueil de jeune bien comme il faut pas-trop-mal-comme-il-faut pour accueillir avec joie et gratitude ce qui m’est offert ; et qui m’est offert pleinement, sans m’être nullement dû.

 

Et cela, c’est exactement comme avec le Seigneur… en ai-je toujours conscience, dans mes suffisances journalières ? C’est loin d’être sûr…

 

J’ai été touchée, immensément, profondément touchée par ce geste tout simple. Tout empli de vérité et de charité. Merci Seigneur…

 

En mon cœur m’est alors revenue cette phrase d’une hymne de la liturgie des heures « il creuse en toi la pauvreté pour t’apprendre à prier ». Je l’ai ruminée un bon bout de temps en marchant et l’ai cherchée dans le bréviaire ce soir car, je vous promets que cette hymne, elle prenait alors un sens tout nouveau pour moi… 

 

Le Seigneur passe...

ouvriras-tu

quand frappe l'inconnu?

Peux-tu laisser mourir la voix

qui réclame ta foi?

 

Le Seigneur passe...

entendras-tu

l'Esprit de Jésus-Christ?

Il creuse en toi la pauvreté

pour t'apprendre à prier.

 

Le Seigneur passe...

éteindras-tu

l'amour qui purifie?

Vas-tu le fuir et refuser

d'être l'or au creuset ?

 

Le Seigneur passe...

entreras-tu

dans son eucharistie?

Rappelle-toi que dans son corps

il accueille ta mort.

 

Le Seigneur passe...

oseras-tu

lancer ton cri de joie?

Christ est vivant, ressuscité,

qui voudra l'héberger?

 

Le Seigneur passe...

attendras-tu

un autre rendez-vous?

Pourquoi tarder?  Prends avec lui

le chemin de la vie.

 

Le Seigneur passe.

 

 

CFC – CNPL

 A écouter sur deezer >>

Commentaires

1. Le jeudi, septembre 29 2011, 13:13 par Lionel

un peu de rillettes avec le morceau de baguette aurait été bienvenu...

2. Le samedi, octobre 1 2011, 02:53 par Incarnare

@Lionel : LOL. J'imagine les disciples récriminant "dis, moi, avec ton pain et ton poisson, t'aurais pas un peu d'aioli, par hasard ?"

3. Le mercredi, octobre 5 2011, 01:29 par Zabou

<mauvais humour : on> on pourrait faire une blague juive avec ce commentaire ! ;-) <mauvais humour : off>

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