Zabou the terrible

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A petits gestes, à petits pas

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C’est une famille que je connais bien.

Dans le langage courant, on parlerait de cette famille comme une famille recomposée. Je n’aime pas ce terme : il sous-entend qu’il y a quelque chose de cassé définitivement, de rompu dont on essaierait laborieusement de recoller les morceaux. Alors qu’une famille, même s’il y a des ruptures, des éloignements, des séparations, elle est composée de ses membres, et elle le reste. Une famille, elle n’est jamais re-composée, quand bien même le jeu des affinités électives se fait, se défait, se refait…

 

Cette famille que je connais bien, elle était installée à la cafétéria d’un hôpital spécialisé dans le soin des enfants.

 

Cette famille, elle est un peu bizarre : il y a là la petite malade et, autour d’elle, ses parents et quelques autres. C’est qu’il y a eu des mariages, des enfants, des divorces, des remariages… De l’extérieur, il n’y a pas grand monde qui comprendrait comment est organisée cette table curieuse, un peu bruyante, et, d’ailleurs, il importe peu de savoir qui est qui : c’est leur histoire à eux.

 

Tout ce petit monde se tutoie et c’est assez amusant : c’est sûr, avec chacun, l’on partage des tranches de vie en commun, même si l’on ne s’est pas vu depuis longtemps et c’est une drôle d’impression que de se trouver tous autour de cette table. Car chacun appartient aussi à la vie des autres, et réciproquement ; et indélébilement.

 

Mais chacun a aussi des histoires délicates en commun. Des engueulades, des déchirures, des trucs lourds… Comment ne pas s’en souvenir en se voyant ? 

 

Mais ce jour-là était si particulier ! Chacun faisait des efforts. Non pas pour faire semblant de bien s’entendre, encore moins pour tirer un trait sur le passé mais parce qu’il y avait elle, cette jeune-là.

Cette petite qui souffrait et dont chacun autour de cette table était proche.

 

Alors, on se parlait, de choses et d’autres ;

Alors, on se souriait ;

Alors, on riait ensemble, comme pour conjurer le malheur et ouvrir la porte à autre chose, que l'on espère meilleur ;

Alors, on trinquait d'un café à l'à-venir. 

 

Vous savez, on voit souvent Dieu à l’hôpital ou l’on croit a contrario percevoir son absence, mais l’on parle rarement de Lui chez les visiteurs et les familles, simples êtres de passage dans ce grand lieu grouillant de vie et de souffrance.

 

A ce moment, je suis sûre que Dieu était là, dans ces petits efforts de rien pour s’aimer pour de vrai, sans faux-semblant.

Pour elle, et pour les autres, ses voisins ;

Pour être ensemble et entourer ;

Pour aimer, à petits pas de tendresse.

 

Dans cette famille que je connais bien, il y en avait une qui avait dans la tête, allez savoir pourquoi, comme une petite ritournelle de rien :

 « Ubi caritas et amor, Deus ibi est »

Et qui la laissait résonner et grandir dans la pauvreté de son cœur ;

Comme une prière de vie.

 

Commentaires

1. Le mardi, mai 1 2012, 21:50 par L.

<3

2. Le mardi, mai 1 2012, 23:51 par Thomas

Merci !

3. Le mercredi, mai 2 2012, 11:01 par Corine

:-)

4. Le mardi, mai 8 2012, 10:34 par AnnPriss

oui : <3 !

5. Le lundi, mai 14 2012, 01:48 par C.S. Indhal

Comme quoi dans la faiblesse peut reposer une très grande force… =)
Et c'est beau !

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