Zabou the terrible

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Camino pascal 2012 : Roncevaux – Larrasoana

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La suite ! En quelques notes, toujours. 


Nuit peu reposante malgré l’extinction des feux à 22h : un type tombe d’un lit superposé à 1h du mat’ et s’ouvre le crâne ; réveil avec les lumières allumées et la musique à fond à 6h30 : heureusement, c’est « Le Printemps » des Quatre Saisons de Vivaldi ! Départ alors qu’il pleut et qu’il fait encore nuit : il paraît qu’il va falloir s’y faire… En plus de ça, devoir partir à jeun car il n’y a rien à Roncevaux si tôt le matin… Que m’attend-il aujourd’hui ?

 

***

 

 – ceci n’est pas un mirage ! –

 

Petit-déj’ 4 km plus loin où tous les pèlerins se retrouvent : on s’aperçoit, curieusement, que, quand il s’agit de manger, la barrière des langues ne constitue plus un problème !

 

 Je dois y expliquer pour déjà la n-ième fois depuis la veille en français, en allemand et en anglais que, oui, je marche en sandales, que, oui, c’est un choix et que non, ça ne me pose pas de problèmes et que, au contraire, je me sens mieux ainsi qu’avec d’énormes chaussures de marche. Je pense sérieusement à me constituer un panneau sur mon sac à dos avec ou « je marche en sandales et j’assume », ou encore mieux : « True pilgrim ». Ca le ferait, non ?

 

***

Les paysages sont un peu moins beaux que ceux, époustouflants, de la veille mais l’étape reste en montagne… Il y a un peu de tout et c’est « facile » de porter avec soi les personnes confiées à la prière, et tout particulièrement celle-ci pour laquelle je ne peux que prier : il y en a pour toutes les situations, des pires peines aux grandes joies.

La marche se fait prière, la prière se fait marche ;

Expérience de chaque fois sur le tronçon, expérience très profonde et très simple également, expérience que je ne peux décrire autrement que « vivez-la » !

 

C’est ainsi que j’ai interprété ce panneau pour ma part d’ailleurs :

 

 

***

J’ai de plus en plus mal à mon tendon d’Achille droit : je suis allée trop vite la veille et je le paye, méchamment. Surtout dans les descentes. A l’occasion justement d’une descente encore plus raide que celle vers Roncevaux, voyant que je peinais tout en allant vite, un autre Français, à peine croisé la veille mais qui semblait tout bourru, juste devant moi, se tourne, me lance un de ses bâtons : « tiens, tu me fais trop de la peine à te voir dans cet état ». Merci… Encore un de ces gestes de rien du Camino mais si… si essentiels.

 

***

 

 

Arrivée à Larrasoana : nous, les premiers arrivés, sommes dans la maison la plus ancienne du gîte municipal, un peu miteux par rapport aux deux autres. Tant pis. La salle de bains, unique, est un modèle du genre : il y a bien 2 douches dans un coin, séparées d’un mince mur n’allant même pas jusqu’au plafond et quasiment pas de place pour se retourner. Le seul point positif d’être seulement 2 femmes sur 20 dans ce dortoir, c’est qu’on fait moins la queue pour la 2ème douche ! Mais bon, cela reste très très peu pratique. Et c’est pourtant là que je vécus un superbe moment spirituel : il y avait un Espagnol que j’entendais prendre sa douche à côté quand, soudain, je l’entendis se mettre à fredonner… Je connaissais ce chant. Je tendis l’oreille et, malgré l’accent, je me mis à chanter à l’unisson avec lui : 

 

« Jésus le Christ, lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler. Jésus le Christ, lumière intérieure, donne-moi d’accueillir Ton amour. »

 

Moment improbable mais magnifique de prière ! :-)

 

***

Et, juste après, j’en entendis 2 chanter les Vêpres en anglais. Vautrée sur mon lit, ayant mal partout, je n’avais plus guère la force de me lever pour les accompagner alors je les ai accompagnés en priant les Vêpres en simultané mais en français et depuis mon lit : c’est ça aussi la communion spirituelle, non ?

 

***

Après avoir repris quelques forces, je fis l’indispensable tour de village (bref…), remarquai la belle église qui était malheureusement fermée puis me rendis au restaurant-bar comme tout bon pèlerin qui se respecte : la plupart de mes connaissances de la veille s’étaient arrêtés 3 km avant, à Zubiri et j’avais donc de nouvelles têtes à découvrir ! Que dire si ce n’est que j’ai passé une soirée exceptionnelle assise à table entre un Catalan, un Québécois, une Hollandaise, une Américaine originaire du Viet-Nam et quelques Allemands ?

 

Le Catalan voulait nous faire découvrir les spécialités (surtout alcoolisées !!!) de son pays et n’arrêtait pas de chanter le Camino, la Catalogne et puis l’Espagne (par ordre d’importance décroissante, bien sûr) ; voulait nous faire boire à l’amitié, à la rencontre. Me « chercha » en me disant que c’était seulement la rencontre qui comptait sur le Camino pour que je lui expose quelques-unes de mes multiples raisons de le faire. Et chacun de parler, de manière profonde sans que cela soit jamais impudique et dans une joie incroyable (bon, c’était peut-être le vin qui aidait, certes). Un type extraordinaire, cet animateur improvisé de notre soirée, cet « Armando comme le cardinal de Richelieu » ! C’est un retraité d’une soixantaine d’année qui marche 15 jours tous les ans sur le Camino, juste pour rencontrer les pèlerins : peut-être une manière particulière de le vivre et de le faire vivre après l’avoir vécu une première fois ?

 

***

Que m’attendait-il aujourd’hui sur le Camino ?

Ca fait bête, et même très naïf de dire cela mais le Christ m’attendait vraiment ce jour-là.

 

Commentaires

1. Le jeudi, mai 17 2012, 09:25 par Firenze

De plus en plus envie de partir, de marcher, d'y aller.
Un jour, certainement.
La prochaine fois que tu marcheras, prie pour ceux qui désirent y aller.
Comme ça, on partira un beau matin, c'est sûr.
Dans un an, dans 10 ans, qu'importe.

2. Le dimanche, mai 20 2012, 18:53 par Zabou

Promis ! :-) 

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