En arrière-fond de fête
Par Zabou le lundi, mai 21 2012, 03:42 - Lien permanent
Il est tard ; enfin, non, tôt.
Enfin, tôt le matin, vous voyez le tableau.
Je repartirai dans à peine quelques heures mais, d’ici là, il faut bien que je prenne un peu de repos.
De la chambre où je me trouve, j’entends encore la musique et même, en tendant l’oreille, quelques rires : ils me font encore plus sourire.
La journée fut belle, la soirée fut bonne ;
Voyez-vous, j’ai gagné un cousin par alliance dans l’affaire et c’est fête dans la famille !
Devant Dieu, ils se sont dits « oui » ;
Avec Lui, surtout, ils ont dit « oui » pour être signes, par leur union, de l’Amour de Dieu :
C’est grand et c’est beau, le mariage chrétien !
Et, même avec la grâce de Dieu, c’est ambitieux
Mais, avec la grâce de Dieu, c’est possible :
Là est toute l’aventure et je les en sens enthousiasmés.
Il est bien tard dans cette chambre où j’entends encore les bruits de la fête,
Mais, bien que fatiguée, bien qu’ayant trop dansé, trop chanté, trop crié, bien qu’ayant presque usé mes zygomatiques à force de sourire et mes cordes vocales à trop parler, je tiens à me tourner vers Toi.
D’ailleurs, à entendre tout ce brouhaha et le silence intérieur de la pièce en même temps, j’ai l’impression d’être du monde et hors du monde, en acte et pas seulement en esprit, et que la prière se fait toute naturelle, sise à sa juste place, en dépit de l’incongruité de l’heure :
C’est que ces bruits de fête, dissonants, résonnent comme autant de signes de joie, qui peuvent monter en prière d’action de grâce vers Toi car ils viennent de Toi, Tu en es la source : accueille-les en guise de remerciements balbutiants !
Et laisse-moi y joindre mon humble prière,
Silencieuse, elle, d’action de grâce et de demande ;
Les mains tendues, à genoux sur ce prie-Dieu usé, dans cette demeure où règne le souvenir de toutes ces générations passées qui nous ont précédés, il y a quelque chose d’une note toute juste, toute harmonieuse à y prier pour l’occasion :
A prier dans le secret de mon cœur tout en ne me sachant pas seule ;
Simplement, à Te les confier, ces beaux jeunes mariés, pour qu’ils grandissent et fassent grandir, jour après jour, leur amour dans le Tien ;
Et à demander à l’Esprit Saint qu’ils recevront en plénitude d’ici une semaine dans le sacrement de confirmation de les inspirer, de leur souffler dessus sans accalmie ;
De les guider, maintenant, et à chaque instant,
Dans ce monde où ils sont, à nouveau mais désormais ainsi nouvellement, mari et femme, envoyés.
Commentaires
Ce qui suit est inexact, mais je voulais te traduire mon sentiment sans que ça me prenne trop le temps.
Je me dis souvent que, même s'il y a plein d'autres façons d'être heureux, le mariage c'est quand même sacrément bien, et certes exigeant. Et ce qui me fait peur, c'est que je ne suis pas sûre qu'avec la façon dont la plupart des gens vivent, sont éduqués, cela reste vraiment possible. Pas à cause de leurs croyances religieuses principalement, parce que je pense qu'on peut fonder à peu près la même chose (enfin, ce qui moi me rend heureuse dans le mariage chrétien disons) sur d'autres croyances, mais disons que le champ des "croyances et valeurs compatibles" me semble quand même assez restreint... J'espère que je me trompe, j'espère surtout que d'autres continueront à trouver la voie de cette forme de bonheur à deux même par des chemins différents. J'espère que je pourrai éduquer mes enfants avec l'idée que cela est une voie possible, et sans que cela m'amène à les faire vivre dans un milieu social ultra-restreint et minoritaire. J'espère que le mariage chrétien dans la joie qu'il procure, et même s'il n'est pas exactement chrétien, continuera à rendre les gens heureux, et pas seulement un cercle fermé de chrétiens. Même si évidemment, les formes de bonheur sont multiples et inépuisables. J'espère en tous les cas que les formes de bonheur à deux qui seront inventées seront aussi belles que celle-là.
Heureusement que notre Seigneur est bon qui sait accepter également les silences parfois si lourds et de si beaux mots pour le prier! Maladroitement car sans agrégation
je voudrais pourtant laisser un peu couler ma pensée, ma prière. Dans quelques mois, 40 ans de mariage. Quarante année pendant lesquelles fort heureusement Dieu nous a tenu la main. C'est bon Seigneur de te voir encore habiter l'amour de quelques jeunes qui placent en toi leur espérance pour unir leurs vies, de voir ceux qui les aiment s'en réjouir aussi et te rendre grâce.
Merci!
Très chouette billet !
@ K. : malheureusement pas assez de temps pour te répondre longuement et je pense que ce sera mieux à ton prochain passage ici autour d'un coup à boire mais faut-il mettre exactement sur le même plan toute union de 2 êtres et tout le projet qui suit et toute la spécificité chrétienne que peut avoir ce projet de vie à 2 ? Il y a bien sûr des points communs mais il me semble que ce n'est pas évident de mettre tout ensemble pour en discuter. (Enfin, je ne sais pas si je suis très claire car mon lit m'attend là ;-))
@ Geneviève : parce qu'il faudrait une agrégation pour savoir prier sans maladresse ?
Il faut contacter le service divin des concours tout de suite là ! Trêve de tes plaisanteries, merci de tes mots et... Deo gratias pour ces 40 ans-dans-quelques-mois ! :-)
@ incarnare : merci ! :)
A nouveau ceci n'est pas directement une réponse à ton commentaire, mais la réflexion qu'il me suscite.
Oui, je pense que le mariage comme sacrément chrétien a une spécificité pour un couple pratiquant qui y vit une vraie pratique religieuse. Mais cela n'est pas vécu par beaucoup de monde en ce qu'il a de différent de tout mariage réellement vécu comme tel.
J'espère surtout le mariage en lui-même continuera d'exister, c'est-à-dire par exemple, selon moi, le fait de construire sa vie à deux, de s'engager à aimer l'autre toujours, de l'aider toujours même dans d'éventuels moments de sécheresse du coeur, et d'espérer la pérennité et d'en accepter le renouvellement de dans différentes formes (et pas de pleurer dès que c'est pas "Titanic"). Cette espérance, puisse-t-elle se fonder en Dieu tel que nous le prions ou autrement (mais c'est là que je trouve que les voies restent quand même pas si nombreuses que cela, ou en tous les cas que toutes ne sont pas toujours viables), je pense que cela change beaucoup de choses mais ne remet pas en cause la volonté de se marier.
Après, je comprends que pour quelqu'un pour qui l'essentiel est dans la relation à Dieu, le plus en face à face qu'il soit possible ici bas, la qualité de la relation à Dieu préoccupe avant tout, et notamment dans la forme qu'elle prend dans un couple.
Disons que pour moi, l'essentiel est que les humains s'aiment entre eux, qu'ils regardent ou non vers la source de l'amour. Et parfois il n'est possible de s'aimer qu'en acceptant de privilégier l'amour d'ici-bas, sans envisager immédiatement, quotidiennement ou à deux, l'action de Dieu dans cet amour. Et sans que cela soit un "pis-aller", non : c'est l'action de Dieu aussi, dans tous les hommes et non seulement ceux qui ont la grâce de vivre le mariage chrétien. ça ne serait un pis aller que pour quelqu'un qui se placerait du "haut" de sa foi (ce qui ne me semble pas une position tenable, et risque de faire tomber bien bas!) et envisagerait que chacun doive suivre la même voie que lui indépendamment de ce qu'il est et de ses propres croyances.
Après, ce n'est que mon opinion (aha, malheureusement copyright, pas libre de droit - licence CC saint esprit)!
Bises.
aha sacrément - sacrement chrétien ! J'ai utilisé le "pré-visualiser", mais je me suis plantée et avec les modifications que j'ai croisées avec le texte initial, c'est pire qu'au début, bon courage pour la lecture !