Dans la mouvance de l'Esprit
Par Zabou le mercredi, mai 30 2012, 00:49 - Lien permanent
J'ai récemment dû passer le C2i2e - si vous ne savez pas ce que c'est, peu importe, vous ne ratez vraiment rien : en résumé une certification d'informatique à l'usage des enseignants. Je passerai sur le contenu, sur le temps pris et autres "joyeusetés" découvertes pour m'arrêter sur le questionnaire juridique de la formation qui m'amena à consulter les textes officiels se rapportant à la propriété intellectuelle.
Pourquoi ? Pour répondre à une simple question : "les sermons sont-ils considérés comme oeuvres de l'esprit" ?
Suspens...
La réponse est donc oui.
Malheureusement oui, oserais-je dire. (Et là, je sens déjà les doigts de mes amis prêtres en train de se refermer sur mon cou pour m'égorger 
)
Je dis cela parce que ne serait-il pas préférable, plutôt, que les sermons soient, avant tout, oeuvre de l'Esprit ? Il n'y a certes pas là contradiction entre les deux mais il y a sans doute conversion.
Je connais un prêtre qui dit souvent qu'il faut prier pour le prédicateur lors d'une messe : je crois qu'il a raison, que tout est là, que là réside la conversion de l'oeuvre de l'esprit à l'oeuvre de l'Esprit.
Conversion dans les mots qui sont dits, dans les mots que nous entendons, dans les mots que nous comprenons, dans les mots que, finalement, nous gardons...
C'est valable pour les prêtres et leurs sermons, c'est valable pour nous tous, pour toutes nos productions, qu'elles soient intellectuelles ou non, peu importe. Il ne s'agit pas de les mépriser - c'est grand ce qu'est capable de produire l'esprit humain ! -, il s'agit de les laisser simplement se (trans)former en Lui.
Laisser l'Esprit à l'oeuvre dans notre esprit : c'est capital(e).
Et là, aucun texte officiel, juste un truc parfois un peu zarb' qu'on appelle la prière et dont on ne sait jamais très bien où elle va nous mener... mais le copyright divin, c'est-à-dire complètement libre de droits parce qu'entièrement donné, y sera alors apposé !
Commentaires
ah c'est drôle, c'est un sujet dont on me rebat les oreilles en ce moment. c'est dingue comme on voudrait que les prêtres soient inspirés comme les auteurs des Evangiles, avec un Saint Esprit qui dicte dans l'oreille #ohwait là non plus, ça n'était pas dicté?
@ David : et pourquoi pas ? ;-)
Sans dicter, of course, mais prier pour convertir toujours un peu plus chacune de nos oeuvres (sermon ou autre, on s'en fiche, hein) en la Sienne, ça ne me semble pas hors de propos, non ?
D'abord depuis Vatican II les prêtres ne font plus des sermons mais des homélies
Et pour ma part au moment où je prêche j'aime à penser que quelqu'un prie pour que je sois inspiré...
Ma question est plutôt de savoir si je suis suffisamment docile à ce que me souffle l'Esprit !
rha. pas convaincu, là.
@David : Juste pour que tu précises ta pensée... Donc pour toi l'Esprit Saint, il se tourne les pouces pendant qu'on prêche ?
@ Adebouard : mais tu as raison ! Quelle honte ! Tu te charges de faire changer les textes, dis ? ;-)
@ David : je plussoie dans le sens de la question d'Aymeric. Pas de problème pour ne pas être convaincu - du moment que tu m'autorises à prier pour toi l'Esprit Saint le jour où j'aurai l'heur de t'écouter prêcher ?
- mais ça m'intéresserait bien de savoir un peu plus pourquoi, si tu veux bien ?
ça cogite dans ma tête, en ce moment même depuis une bonne semaine. Fruit pas encore mûr.
Aymeric: t'es sûr qu'il a des pouces, au moins?
C'est le problème du double sens des mots et de l'ambiguïté qui en résulte. Pour moi il est abusif d'employer le mot "esprit" pour désigner ce qui est en fait le mental. Je réserve "Esprit", avec une majuscule, pour désigner la non-matière, l'au delà des sens, l'indéfinissable. Aujourd’hui, et notamment dans ma paroisse, les prêtres, sauf exception, lisent leur texte. Je veux bien qu'en l'écrivant l'Esprit les ait inspirés, mais en les lisant ils leur enlèvent toute Vie. L'Esprit ne peut plus alors jouer son rôle, qui est d'animer ceux qui l'écoutent. Leur sermon ( ou homélie) n'est plus qu'une production de leur mental. Parler de l'abondance du coeur, comme on disait autrefois, a ses risques certes, comme tout ce qui est humain, mais au moins l'Esprit a-t-il la possibilité de se manifester par le prédicateur. D'où la demande de certains de prier pour eux, sous-entendu pour les aider à être disponibles à ce qui peut leur venir de l'Esprit. Et là, ça passe !
@Paganus : je comprends l'idée et suis assez d'accord mais, en même temps, certaines personnes n'arrivent pas à parler sans notes... Justement parce qu'ils sont humains, aussi, non ? :-)
@ Zabou : "...mais prier pour convertir toujours un peu plus chacune de nos oeuvres (sermon ou autre, on s'en fiche, hein) en la Sienne..."
>>> Mais qu'est-ce que Ste Catherine vient faire là ? ^^
@C.S. Indhal : elle a vu un peu de Lumière brûlante puis elle est entrée ! ;)