Zabou the terrible

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Tel l'hysope ?

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Au gré des révisions…

 

 


Asperges me

 

Moi qui ne suis qu'un brin d'hysope dans la main


Du Seigneur tout-puissant qui m'octroya la grâce,


Je puis, si mon dessein est pur devant Sa face,


Purifier autrui passant sur mon chemin.


 

Je puis, si ma prière est de celles qu'allège


L'Humilité du poids d'un désir languissant,


Comme un païen peut baptiser en cas pressant,


Laver mon prochain, le blanchir plus que la neige.


 

Prenez pitié de moi, Seigneur, suivant l'effet


Miséricordieux de Vos mansuétudes,


Veuillez bander mon coeur, coeur aux épreuves rudes,


Que le zèle pour Votre maison soulevait.


 

Faites-moi prospérer dans mes voeux charitables


Et pour cela, suivant le rite respecté,


Gloire à la Trinité durant l'éternité,


Gloire à Dieu dans les cieux les plus inabordables,


 

Gloire au Père, fauteur et gouverneur de tout,


Au Fils, créateur et sauveur, juge et partie,


Au Saint-Esprit, de Qui la lumière est sortie,


Par Quel ainsi qu'une eau lustrale mon sang bout...


 

Moi qui ne suis qu'un brin d'hysope dans la main.

 

Paul Verlaine, Liturgies intimes


Commentaires

1. Le dimanche, juin 17 2012, 23:26 par Lionel

C'est drôle la juxtaposition des deux poèmes... Verlaine et Newman, l'un parle de Dieu, l'autre parle de lui, l'un est pécheur, l'autre homme d'église, l'un parle à Dieu, l'autre se parle à lui-même... quelle allégorie, pour ne pas dire parabole, une parabole déjà entendue et lue généralement par ceux qu'elle concerne le plus.

Verlaine, qui prie si bien, prie pour nous :
''Gloire à la Trinité durant l'éternité,

Gloire à Dieu dans les cieux les plus inabordables.''

2. Le jeudi, juin 21 2012, 00:51 par Zabou

@ Lionel : c'est drôle aussi que toi aussi, tu trouves un sens à la succession des deux poèmes-prières ! 

Je ne parvenais pas de mon côté à l'expliciter, mais il y a sans doute de cela, même si je suis moins sévère pour Newman, homme d'Eglise ET pécheur, qui le sait, je pense comme ce grand poète de Verlaine. 

3. Le lundi, juin 25 2012, 23:18 par Lionel

Tu as raison et j'en avais des remords d'autant que j'aime bien ce bon cardinal Newman ! mais je pense avoir trouvé l'explication : il s'agit sans doute et sans le dire d'une 'libre traduction et adaptation' comme on aime tant à le faire, sans aucune vergogne ni honte, hélas !... 'adaptation' à la sauce priante de la mode d'aujourd'hui, douceâtre, insinuante, enveloppante, fallacieuse et médiocrement convaincante, qui derrière une apparence de bons sentiments laisse un arrière-goût déplaisant d'hypocrisie bien-pensante.
Ce 'style' étrange ne saurait être celui de Newman tant il me semble n'être ni de son époque ni de son caractère : le fond de la prière est bon mais on l'a affadi en enlevant tout le sel, il serait intéresant de retrouver ou de trouver la version originale... comme pour les films c'est toujours mieux !

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