Zabou the terrible

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Pax nobiscum, pax vobiscum

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Homme des longs couloirs, le banlieusard parisien comme tout habitant des villes est habitué à ces mots jetés un peu n’importe où, un peu partout qu’on appelle tags, graffitis…

 

Parmi ceux-là, il y a parfois de l’art, parfois de quoi sourire mais, le plus souvent, des insultes ou sans doute pire, des mots de désespoir fusant un peu partout sur les vitres du métro parisien, sur les immeubles et dans les passages publics. On les efface rarement – coût élevé oblige – et ils prolifèrent : il faut chercher alors avec les yeux de la Foi les éclats vivifiants parmi eux, cachés.

 

Image permanente, image proche de ce qui se passe aujourd’hui dans notre Église et, plus largement encore, dans la société : les polémiques enflent à un tel point que l’abcès ne peut plus crever tellement il s’envenime. Les mots d’oiseaux (et parfois pire ! Parlerait-on alors de mots de pachydermes ?) volent… et restent. Peut-être cela coûte-t-il trop cher au cœur de chacun de les enlever ?

 

Quand je vois ça, quand je lis ça, le cœur attristé, je n’ai pas très envie de parler. J’ai plus suivi le voyage du pape au Liban où un détail a attiré mon attention dans les affiches éditées pour l’occasion :

 

 

« La paix soit avec vous »,

Ces mots du Christ ressuscité…

Benoît XVI venait les porter, au cœur d’une région bien particulière.

Urgence de la paix.

 

Ca m’a rappelé mon récent pèlerinage à Rome, ville où il y aussi des tags partout mais où l’on trouve également, juste à côté, ces belles phrases au fronton des églises, de façades incongrues ou encore de fenêtres de petites rues.

 

 Paix à toi qui entreras

  Gloire à Dieu au plus haut des cieux 

 

 

 Dans ce lieu, je te donnerai la paix          


« Prie et travaille » 

 

 

Mots simples, mots rappelant des évidences, mots rappelant l'urgence de la paix et son mode de diffusion :

Paix de Dieu à accueillir…

La paix en moi, d’abord ;

La paix en toi, pareillement ;

La paix entre nous, essentielle ;

La paix entre tous, l’objectif.

 

L’utopie pourrait alors arriver, rose, sucrée et doucereuse… et l’on s’exclamerait, devant tous les problèmes, facilement : « ce n’est pas grave ! Tout se vaut ! Ne nous parlons pas, acceptons tout puisque l’autre le pense juste ! ».

Et je ne cherche pas seulement à rappeler ici le débat sur le mariage homosexuel ou sur la question de l’adoption par ces couples mais aussi ces massacres au Moyen Orient, mais encore ces caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo ce jour en guise d’huile sur le feu... 

Urgence de la paix.

 

Mais tout accepter, ce n’est pas accéder à la vraie paix : c’est accéder à cette fausse paix qui se nomme lâcheté.

 

Car la paix, c’est tout sauf cela ;

La paix, ce n’est pas un oui-oui : c’est un « oui » à notre propre conversion à ce que Dieu veut pour nous – le meilleur ! – et c’est un appel à mieux le chercher et à mieux le comprendre ;

La paix, c’est un don du Seigneur parfois difficile à accueillir dans nos rigidités et nos crispations respectives ;

La paix, elle s’avance accompagnée de la Charité et de la Vérité, souvent – toujours ? – très exigeantes.  

 

Chercher la paix, promouvoir la paix, vivre la paix…

C’est d’abord pour un croyant vivre de Sa paix, c’est-à-dire chercher à acquérir cette paix intérieure qui, selon St Seraphim de Sarov permet aux « âmes, par milliers, de trouver auprès de soi le Salut » ;

C’est ensuite un appel urgent à convertir le regard que l’on porte sur notre frère, quelles que soient nos convictions et les siennes ;

Ce regard-là qui aime et qui, justement parce qu’il aime et qu’il veut aimer mieux, est prêt à parler, à discuter, à s’engager dans une disputatio contradictoire au risque simple de l’Ecoute et d’une recherche mutuelle de Sa volonté ;

Parce qu’aimer, dans tous les cas, c’est avant tout et toujours s’ouvrir à un Autre.

 

Commentaires

1. Le mercredi, septembre 19 2012, 22:56 par Isabelle

Magnifique... il ne reste plus qu'à se taire.

Mais le mauvais esprit qui est le mien se réveille et de demande si les mots de pachydermes volent aussi bien que les mots d'oiseaux?

Oui, je sors... et je me tais... je vais relire en silence ce beau billet.
:-#

2. Le jeudi, septembre 20 2012, 08:12 par Vianney +

Pas forcément se taire, Isabelle, mais apprendre à trouver les mots et les attitudes qui portent la paix et la douceur... celles de l’Évangile, hein, c'est-à-dire une paix qui porte au combat contre toute forme de haine, un combat avec les armes du Saint-Esprit, et une douceur qui n'a rien de mièvre mais tout d'une volonté habitée par la force de Dieu.
Se taire est parfois pire que parler. Encore faut-il recevoir de la Parole de Dieu cette parole de paix.

3. Le jeudi, septembre 20 2012, 10:33 par Tigreek

Urgence de la paix... En soi d'abord, pour pouvoir la faire avec d'autres ! Et en l'Autre...

Merci pour ce partage qui rejoint mes interrogations !

4. Le jeudi, septembre 20 2012, 16:48 par Béné

Je te rejoins complètement,seulement cette paix est une vraie quête, voire une conquête, un défi de tous les jours : comment trouver l'attitude juste (se taire, parler?)?
Lorsque l'on a saisi l'exigence de cette oeuvre, qui est l'oeuvre de Dieu, on est porté par cette volonté supérieure qui nous pousse à vouloir le mieux pour autrui, quel qu'il soit!
Mais cet élan, il faut pouvoir le maîtriser pour l'utiliser au mieux, à la lumière des Evangiles.
C'est un sujet qui m'est cher!!! L'urgence de propager cette paix!

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