Zabou the terrible

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Mains tendues : les miennes, les tiennes, les Siennes

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Parce qu’en folâtrant dans ses papiers, on finit toujours par retomber sur de vieux textes, recopiés là comme ça, sans trop savoir pourquoi, à une époque indéterminée de notre vie. On ne s’en rappelle même plus vraiment. Un jour, on les retrouve, sous une feuille, par un concours de circonstances, et il deviennent étrangement loquaces. Au coeur. 

 

 

« La grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même, comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus Christ.

Encore faut-il avoir appris ce que « tomber » veut dire, comme tombe une pierre dans la nuit de l’eau.

Ce que veut dire « craquer », comme un arbre éclate aux feux ardents du gel, sous l’éclair bleu de la cognée.

Que peuvent savoir de la miséricorde des matins, ceux dont les nuits ne furent jamais de tempêtes et d’angoisse ?

Qui n’a jamais tendu la main, en criant « au secours », ne sait pas qu’un autre main peut secourir.

Qui a tendu la main en criant « au secours », entendra le cri – silencieux – d’autres mains que la sienne.

Pour retentir à ces atteintes, il faut avoir vécu – et vivre encore – en haute mer, menacé sans doute, naufragé peut-être, mais à la crête des certitudes royales.

L’amour alors peut faire son œuvre, nous féconder, nous rajeunir, nous re-joindre.

Que nous soyons dans l’inquiétude, le doute et le chagrin ; que nous marchions, le cœur serré, dans la vallée de l’ombre et de la mort ; que nos visages n’aient d’autre éclat que ceux – épars – d’un beau miroir brisé. Un Amour nous précède, nous suit, nous enveloppe…

L’Inconnu d’Emmaüs met ses pas dans les nôtres et s’assied avec nous à la table des pauvres.

 

Malgré tous les poisons mêlés au sang du cœur, au creux de ces hivers dont on n’attend plus rien, rayonne désormais un invincible été.

Morts de fatigue, nous ne saurions rouler que dans les bras de Dieu.

Nous avons rendez-vous « sur un lac d’or » !

Le miroir est sans ride.

Du fond de toute détresse émerge un vrai Visage. […]

Du fond des terres où rayonnent ces images, le Père des Miséricordes ne cesse de s’engendrer des fils, sous le couvert annonciateur et fécondant de mains plus vastes que des ailes.

L’ombre d’un grand oiseau nous passe sur la face.

Les vrais regards d’amour sont ceux qui nous espèrent. »

 

P. Paul Baudiquey

 

 

Commentaires

1. Le mardi, novembre 20 2012, 03:12 par Pelerin sur la terre

Merci!
J'aime beaucoup ce texte du P. Paul Baudiquey!
Ce matin, c'est ce qui m'est arrivé ... retomber sur un cahier de citations recopiées au fil des voyages et des années ... "étrangement loquaces" après tant de temps ...

2. Le mercredi, novembre 21 2012, 16:20 par Zabou

:-)

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