Zabou the terrible

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Ainsi dépérissent-ils ?

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J’ai regardé – autant par simple curiosité que pour pouvoir en parler – les six premiers épisodes de la série Ainsi soient-ils diffusée par Arte.

 

De nombreuses critiques en ont déjà été faites ici ou là : en général élogieuses dans la presse, en général assez critiques du côté catholique.

 

Il est vrai qu’en plus, si les premiers épisodes évitaient les poncifs, les épisodes 5 et 6 les accumulent. Mais cela ne sera pas là le contenu de mon propos, ni d’ailleurs d’évaluer le réalisme ou le caractère trépidant – ou pas – de la série. Non, moi, ce que je voulais pointer c’est un manque, une absence réelle chez ces jeunes séminaristes : la joie.

 

Plus les épisodes s’enchaînent, plus je trouve l’atmosphère de ce séminaire devenir oppressante et les jeunes stressés, sans cesse angoissés. Qui connaît des séminaristes sait bien que ce n’est pas le cas et j’irais même plus loin en disant que qui connaît un chrétien sait fort bien que ce n’est pas le cas.

 

S’il y a un manque prégnant dans cette série, ce n’est pas Dieu, bien que les temps de prière soient réduits comme peau de chagrin et semblent si peu réalistes, c’est l’un de Ses signes : la joie dans laquelle Il invite chacun de nous à entrer.

 

Quand Dieu fait irruption dans une vie, c’est un bouleversement, parfois aussi remuant et douloureux qu’un lourd objet vous tombant sur le crâne. Mais, au fur et à mesure que le compagnonnage divin se tisse en conscience et que le discernement s’affine, quelle que soit notre vocation, la joie grandit en parallèle de la paix : c’est d’ailleurs un critère particulièrement important quand on a un choix à poser. 

 

Cela n’empêche pas les doutes, les grandes crises de remise en question ou les grosses galères  car cette joie de Dieu dans laquelle le chrétien est invité à entrer est une joie aussi profonde qu’elle est tout intérieure. Toutefois, si elle ne se cherche pas dans l’exubérance, elle déborde et a à toujours plus déborder.

 

Que sont donc ces séminaristes dont les joies sont si minimes et ne semblent jamais s’écrire en majuscules ? Alors même qu’ils choisissent de suivre dans un chemin tout particulier Celui qui veut que Sa joie soit en nous !

 

Cela m’interroge.

 

Je me dis que, dans cette série, on ne voit jamais – ou presque jamais – la Grâce se frayer un chemin à travers toute l’épaisseur humaine de ces jeunes. Est-ce pourtant autre chose que ce qui devrait leur être proposé dans ce lieu qu’ils fréquentent ? Là, il n’y a que des humains seuls face à leurs problématiques… Quand un frère Christophe dans Des Hommes et des Dieux faisait le terrible saut de la confiance dans la nuit noire et plongeait dans une sérénité joyeuse au sein de son tourment existentiel le plus sombre, jamais un de ces séminaristes ne vient Lui remettre… tout. Et y trouver sa joie.

 

Au lieu de voir des jeunes « être ainsi », j’ai l’impression désagréable de les voir « dépérir ainsi ».

 

Ce que je reproche finalement à cette série, c’est d’oublier, pour ces séminaristes imaginaires mais aussi pour nous tous catholiques que chaque vie a à se faire suite du Christ et que c’est, avant tout, un chemin de bonheur.

 

… Pour que nous soyons comblés de joie : c’est le Boss lui-même qui l’a promis ! ...

 

Commentaires

1. Le samedi, octobre 27 2012, 08:21 par cybersister

Merci Zabou pour cette remarque.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie. Jean 15,11

2. Le samedi, octobre 27 2012, 09:56 par nicole 86

Je n'ai pas vu cette série car je n'ai pas de télé et puis je n'ai pas pris le temps mais si vous le permettez je pourrais vous dire que tous les prêtres ne respirent pas la joie. Le jour de pentecôte, j'ai eu le grand bonheur de donner la communion, une seule personne, la dernière, s'est avancée de manière allègre et joyeuse. Oui, je me pose la question, est-ce ainsi que nous vois les personnes qui sont hors de nos églises ? Savons nous laisser de la place à cette joie pour qu'elle vienne habiter en nous et nous embraser ?
Je vous souhaite une belle fête de Toussaint.

3. Le samedi, octobre 27 2012, 11:56 par Isabelle

Merci pour ton billet. Je regarde aussi la série pour pouvoir en parler autrement que par ouïe-dire. Et je suis frappée, au-delà des clichés et des incohérences, par cette sinistrose ambiante. On se demande ce qui pousse ces jeunes à rester.

4. Le samedi, octobre 27 2012, 23:03 par LdP(zut, etc.)

Hébé, ils auraient mieux fait de mettre des caméras chez les Bénédictines du Sacré Coeur de Montmartre alors ! Je pense que la joie d'une vie qui suit le Christ n'aurait pas mis longtemps à se manifester.
(...d'ailleurs : défi ???)

5. Le samedi, octobre 27 2012, 23:03 par LdP(zut, etc.)

Hébé, ils auraient mieux fait de mettre des caméras chez les Bénédictines du Sacré Coeur de Montmartre alors ! Je pense que la joie d'une vie qui suit le Christ n'aurait pas mis longtemps à se manifester.
(...d'ailleurs : défi ???)

6. Le mardi, octobre 30 2012, 19:45 par Isabelle

Petit tour à la fnac cet après-midi. La saison 1 de Ainsi soient-ils est déjà en vente! Ils ne perdent pas de temps...

7. Le jeudi, novembre 1 2012, 17:59 par Zabou

@ Nicole 86 : c'est une vraie question à se poser, pour chacun de nous, en effet. Il n'empêche que si la joie n'y est pas chez des jeunes cherchant tout particulièrement à donner leur vie au Christ, cela pose aussi question sur la réalité de cet appel et, donc, sur la qualité du téléfilm ! :-) Même, si plus tard, bien sûr, la pesanteur humaine, la monotonie et tout plein de choses peuvent faire obstacle à cette joie, vous avez raison... Mais si celle des commencements n'y est pas, il y a un problème je crois ! 

@ LdP : tiens, ça me rappelle des trucs ça ;-) 

@ Isabelle : Eh beh ! 

8. Le mardi, mars 5 2013, 15:40 par quoiNonne

On a beaucoup parlé de Sciences Po ces derniers jours et j'avais coutume de me pointer sur le trottoir en face de leur portail d'entrée.

La joie de vivre de ces étudiants pourtant favorisés ne se montrait guère sur leurs visages.

En revanche, je confirme qu'elle est plus souvent apparente sur ceux des séminaristes : j'étais avec un copain qui a tendance à tout prendre au premier degré et l'un de ces séminaristes l'a bien fait marcher en expliquant que cette joie provenait tout simplement du fait qu'ils se comparaient volontiers aux garçons de leur âge et qu'ils se lançaient dans une profession à l'abri du chômage :-)

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