Zabou the terrible

La neige est tombée,

Les bruits s’estompent,

L’atmosphère se fait plus feutrée :

On pourrait la croire plus douce.

Pourtant, si l’ouïe semble tout à coup moins sollicitée,

Cela n’atténue pas la violence de ce qui se passe :

Cela n’atténue pas la force des cris, toujours pareillement poussés ;

Cela n’atténue pas la douloureuse force de la souffrance, toujours saillante ;

Cela n’atténue pas la misère poignante qui n’a pas de mots pour se dire ;

Qui saurait diminuer la violence ?

Qui saurait diminuer nos violences ?

Au cœur de l’hiver,

Quand la douceur n’est qu’apparente,

Quand elle demeure gelée sous une couche glacée, pour une fois visible,

Se tourner dans le froid, par la Foi, vers Lui.

Et se souvenir qu’au cœur de l’hiver,

Comme au cœur de nos hivers,

Il est là.

Tu es là.

Joie immense !

Rappel à valeur d’évidence,

Mais mystère qu’il est beau d’admirer, longuement,

Pour nous en réjouir, simplement.

Et se tenir là,

Dans la prière,

Dans le dialogue du cœur profond…

Et le laisser réchauffer les coins glacés de nos vies,

Et le laisser faire fondre les arêtes devenues cassantes,

En Son brasier ;

Pour qu’Il nous y consume tout entiers dans le même temps

Et nous aide ainsi à porter chaleur et douceur bienfaisante

Jusque dans les éclats blessants du gel,

Jusque dans les raidissements du givre :

Chaleur d’une Présence.