Zabou the terrible

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Le pape ? Le pape où ? #1

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Nouvelle inattendue s’il en est ;

Nouvelle qui va déclencher pléthore d’articles, de commentaires plus ou moins acides, de réflexions plus ou moins autorisées et, évidemment, de tout plein d’analyses et surtout de pseudo-analyses. On va réentendre les habituels marronniers sur l’Église catholique bien que nous ne soyons pas dans la saison où ils perdent communément leurs feuilles.

 

Voilà pourquoi je vous propose à partir de ce soir trois petits billets d’actualité sur la démission du pape mais au regard légèrement décalé, décalé sur le plan « spiritualité ». Ce ne seront que des bribes de réflexion, méritant évidemment de s’étoffer !

Voici le premier, en l’attitude (ou en latitude, au choix, mais cherchant la profondeur).

 

 

Rendre grâce, confier et se bouger !

 

 

 

Rendre grâce

Première réaction (au texto d’une amie blogueuse) ? Surprise !

Deuxième réaction ? Tristesse ! 

Troisième réaction ? Action de grâce !

 

Bien sûr, il ne s’agit pas de réagir tous de même manière mais il me semble qu’il y a quelque chose d’une dynamique d’action de grâce dans laquelle nous avons aujourd’hui, catholiques, à entrer.

 

Il serait trop facile de sombrer dans la papolâtrie a posteriori et de ne vivre que dans la tristesse des beaux moments vécus, ou a contrario, dans la rage de telle décision qui n’aurait pas plu.

 

Pour ma part, j’ai vu quatre fois ce pape : aux JMJ de Cologne (2005), lors de sa venue à Paris (2008), aux JMJ de Madrid (2011) et à Castel Gandolfo en août dernier. A chaque fois, je l’avoue, ce fut associé pour moi à de grands moments forts de ma vie de foi. Mais ce n’était pas le pape qui me donnait la Foi[1] : il m’aidait à me tourner vers le Seigneur, il me l’indiquait un peu mieux ;

 

- Oh yeah ! -  

 

Comme toutes ces fois où je l’ai lu, également, dans ses textes si fouillés, si précis, si profonds et si spirituels en même temps. On n’aura pas assez de nombreuses années pour les travailler encore.

 

Je pense que nous serons nombreux à être durablement marqués par certaines de ses paroles : qui ne se souviendrait qu’il a sans cesse invité chacun, et en particulier nous les jeunes, à mieux faire la volonté de Dieu en Lui ouvrant grand les portes ? Et cela dès la messe inaugurale de son pontificat :

 

« Non ! Celui qui fait entrer le Christ ne perd rien, rien – absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non ! Dans cette amitié seulement s’ouvrent tout grand les portes de la vie. Dans cette amitié seulement se dévoilent réellement les grandes potentialités de la condition humaine. Dans cette amitié seulement nous faisons l’expérience de ce qui est beau et de ce qui libère. Ainsi, aujourd’hui, je voudrais, avec une grande force et une grande conviction, à partir d’une longue expérience de vie personnelle, vous dire, à vous les jeunes: n’ayez pas peur du Christ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. Amen. »

 

Nombreux à être marqués par ses grands textes : il y aurait trop de citations à faire (!!!) ;

Nombreux à être marqués par les grandes dates de son pontificat, qui s’étend si bellement, presque si symboliquement si l’on ose franchir ce pas, de l’année de l’Eucharistie à l’année de la Foi ;

Nombreux à être marqués par un acte : pour moi, cela restera sans contexte l’adoration à Cuatro Vientos, et ce à vie, je pense.

 

Bref, il y a à remercier, pape et Seigneur, mais à ne pas s’y arrêter.

 

Confier

Confier. Parce que Benoît XVI l’a annoncé :

 

« Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. »

 

On peut donc supposer que son état de santé n’est pas au mieux et lui-même nous demandait déjà avec humilité, au premier jour de son pontificat, de prier pour lui :

 

« Chers frères et chères soeurs,

après le grand Pape Jean Paul II, Messieurs les Cardinaux m'ont élu moi, un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur.

Le fait que le Seigneur sache travailler et agir également avec des instruments insuffisants me console et surtout, je me remets à vos prières, dans la joie du Christ ressuscité, confiant en Son aide constante.

Nous allons de l'avant, le Seigneur nous aidera et Marie, Sa Très Sainte Mère, est de notre côté. Merci. »

 

Et c’est toujours d’actualité : tant pour l’humilité que pour la prière.

 

Confier l’Église qui va choisir, par ses cardinaux, un nouveau pontife et qui va l’accueillir. Parce qu’elle est toujours, puisque nous qui la constituons sommes pécheurs, cette « barque qui prend l’eau de toute part » que Joseph Ratzinger désignait ainsi lors du chemin de croix 2005.

 

Nous n’avons pas à avoir peur puisque le Christ est avec nous dans la tempête mais nous avons besoin d’un capitaine de bord qui nous aide à discerner les caps futurs. Et cela ne saurait se faire qu’avec l’aide, qu’avec la grâce du Seigneur !

 

Et cela ne saurait se faire sans nous.

 

Se bouger

Se bouger. Parce que si nous avons à remercier le Seigneur pour le pape qu’Il a donné à l’Église durant huit ans, si nous pouvons remercier celui qui a dit « oui » pour assurer avec toute son humanité ce ministère jusque dans la fatigue de l’âge, nous ne pouvons le faire que si nous continuons notre chemin.

 

Ce chemin qu’il nous a indiqué sans cesse : le Christ.

Ce chemin qu’il nous a indiqué en écrivant trois encycliques vivifiantes sur chaque vertu théologale

 

 

 

Comme pour nous indiquer qu’il fallait les laisser grandir, qu’il fallait les vivre avant tout.

 

Si nous ne faisons que parler du pape durant un mois sans continuer notre vie de chrétiens, à quoi cela mènera-t-il ?

Si nous parlons du pape - parce que, oui, nous allons être appelés à témoigner dans les semaines qui viennent - et que nous n’aimons pas en vérité, « en paroles et en actes », à quoi cela sert-il ?

 

La grande nouvelle du moment, c’est que, mercredi, on entrera en Carême : temps privilégié pour enlever les bruits parasites entre Dieu et nous, temps privilégié pour nous « bouger »[2] dans notre Foi.

 

Et le vivre à plein ce Carême, ce sera aussi une manière de remercier notre pape de ce que le Seigneur aura fait à travers lui durant son ministère,

Une manière d’être toujours plus chrétiens, même quand il semble que « le changement, c’est maintenant », parce que le changement, il doit d’abord être toujours plus au-dedans.

  

 

 


[1] Ophélie Winter non plus, si vous voulez tout savoir.

[2] Sinon, la pulpe elle reste en bas. 

Commentaires

1. Le vendredi, février 15 2013, 11:01 par matthieu

« L'histoire humaine, c'est un récit raconté par un idiot plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien »
Shakespeare - Macbeth.

http://www.thesigns.fr/#

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