Zabou the terrible

Voilà maintenant quelques semaines que je suis occupée à œuvrer (le rythme de mes publications sur ce blogue s’en ressent, d’ailleurs), malheureusement pas de mon plein gré, au « secrétariat de bac » : tâche(s) ingrate(s) s’il en est. De l’administratif, de la paperasse et de la pression car malheur à celui qui égarerait une copie ou ne ferait pas tout ce qu’il est en son pouvoir pour résoudre un problème !

Hier, c’était l’affichage des résultats de l’écrit : joie de voir ces lycéens courir à l’ouverture des grilles, joie de les voir crier leur joie, joie de voir des larmes de bonheur et puis, et puis…

J’étais affectée à l’un des jurys, devant donner leurs dossiers aux candidats reçus comme recalés et aider les candidats devant passer l’oral à faire leurs choix.

En une journée, c’est à peu près toute la gamme des sentiments humains que j’ai vue défiler devant moi, vécus dans l’expansion ou la réserve.

A côté de la joie, j’ai vu de la douleur…

A côté de la joie, j’ai aussi vu de la colère chez certains

A côté des cris, j’ai dû rendre son livret à un élève recalé pour la 3^ème fois consécutive ;

Auprès des coups de fil annonçant joyeusement des mentions T.B., j’ai dû écouter cette Algérienne inscrite en candidate libre et devant passer le rattrapage mais ne sachant nullement comment cela se déroulait ou encore ce jeune homme qui passe, année après année, telle ou telle matière, loin de tout système scolaire. Histoires de vie(s), souvent lourdes : il fallait y prêter oreille et coeur, sans laisser trop transparaître notre fatigue, malheureusement présente. 

Après tant de jours à ne côtoyer que des numéros d’anonymat, je fus plongée en plein cœur de la pâte humaine : ce fut une très dure journée mais c’était grand… 

Comment ne pas s’y sentir pleinement à sa place de chrétien ? 

Au soir et aujourd’hui encore, j’ai des visages comme autant de vies que je Te confie, Seigneur ;

Bacheliers ou non, réjouis leur présent et leur avenir !