Zabou the terrible

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Les sandales du scandale

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Les sandales version « repos » du soir après l’étape : les tongs !

 

Petite, j’ai été biberonnée aux chansons de Jean-Jacques Goldman, ce qui fait qu’aujourd’hui encore, je connais tout son répertoire jusqu’à être capable d’en fredonner jusqu’aux parties instrumentales. Petite, je faisais aussi rire tout le monde parce que, dans la chanson « Je te donne », je comprenais – et chantais donc – « on s’ra jamais des sandales, des gens bien comme il faut » au lieu de « standards ».

 

Aujourd’hui, c’est encore à une histoire de « sandales » que j’ai été confrontée. Durant tous les tronçons de mon Camino, j’ai dû faire face approximativement 713 fois (+/- 5 %) à la remarque/question/indignation : « Mais tu marches en sandales !!! T’as un problème ? », et ceci dans à peu près toutes les langues européennes avec les variantes de ceux qui me croyaient gravement blessée ou en train d’accomplir une quelconque expiation.

 

Bref, quand je ne faisais que les croiser, je leur disais que j’y cachais un moteur pour me faire survoler le Camino ! Parfois, si la rencontre durait suffisamment longtemps, je leur expliquais que j’avais marché avec mes chaussures de randonnée qui me servent habituellement en montagne la première année et que cela avait été une catastrophe pour mes pieds jusqu’à la suggestion d’un ancien pèlerin qui nous accueillait d’utiliser – comme lui-même l’avait fait lors de son Chemin – des sandales (de randonnée, certes). Bingo, ce fut la solution !

 

Depuis, j’ai parcouru le Chemin de saint Jacques en sandales et, finalement, je dois dire que cela me plaît bien. Parce qu’avec des sandales, on est juste à sa hauteur, celle que le Seigneur nous donne d’avoir pour embrasser le monde entier ; parce qu’avec des sandales, aussi, on est justement proches de la terre, de cet humus qui donna son nom à l’humilité et nous renvoie toujours plus à la simple et à la fois grande mesure de notre humanité.

 

Et, si l’on dit bien souvent sur le Camino que la Foi y rentre par les pieds, j’ai pu goûter pour ma part à la spiritualité de la sandale sur le chemin.

 

Car, comme la grâce de Dieu, elles nous aident à avancer. Mais, même pieds nus, l’accord du pied et de la sandale n’est pas parfait pour glisser sur le sol : cela frotte, cela irrite, cela chauffe parfois fort entre les deux ! Des ampoules et des plaies se forment qui devront prendre le temps de se cicatriser. La comparaison reste certes facile mais il me semble qu’il y a quelque chose de notre manque d’adhérence à la volonté divine qui pourrait se visualiser ainsi : quand les rigidités de notre âme nous font achopper face à ce que l’Amour nous propose. Quand les ampoules se forment comme pour nous faire freiner des « quatre » fers devant l’Inconnu du lendemain alors que seul importe avant tout de vivre ce présent : sur le Camino en particulier, dans la vie en général.

 

J’aime imaginer le pied et la sandale qui seraient ainsi un jour parfaitement accordés, avalant les kilomètres sans usure respective ;

J’aime imaginer la saleté paisible car disant tant de paysages et de vies croisées de pareils pieds le soir ;

J’aime imaginer la beauté de ces pieds sales qui auraient vraiment ainsi été ceux d’un messager de la Bonne Nouvelle parce que celui-ci L’aurait vécue.


Commentaires

1. Le lundi, août 19 2013, 05:56 par satori1958

En tous les cas "tu ne vis pas par procuration"...mais je comprends que tu vois " rouge", car elle sont restées "là bas", "c'est pas d'lamour" d avoir fait cela entre "gris clair et gris foncé", mais sans "peurs", et "comme toi" "tu iras" en " america"...

2. Le lundi, août 19 2013, 06:28 par Corine

J'ai relu dix fois le premier paragraphe: trop trop trop bien ;-)
Et en vrai tout le texte aussi :-D Je ne suis pas drôle, il est beaucoup trop tôt mais c'est juste le pied de te lire à nouveau ;-)

3. Le mardi, août 20 2013, 19:50 par Zabou

Une histoire à vivre "ensemble" parce que "l'on n'y peut rien" ? ;-) 

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