Zabou the terrible

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En hommes de peu de Foi

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Si le Camino est un chemin de Foi, il est aussi un chemin d’Histoire et d’histoires. Après avoir souri jusqu’aux oreilles l’an passé de celle, fameuse, du pendu-dépendu qui est à l’origine de la poule et du coq vivants présents dans la cathédrale de Santo Domingo de la Cazalda, celle qui me toucha le plus cette année se déroula sur le Cebreiro, dernière haute montagne avant de poursuivre en Galice vers Santiago.

 

En haut du Cebreiro donc, après avoir craché tous ses poumons, ses mollets, ses cuisses et même tout le reste, après avoir abdiqué l’espérance d’avoir un cm2 de peau exempt de transpiration et après avoir gagné un visage à la tonalité plus qu’écarlate, on arrive dans un charmant village dans lequel se trouve une petite chapelle : Santa Maria do Cebreiro.

 

 

L’église locale

 

Lieu de paix hautement goûté après le brouhaha de la queue au gîte, de l’installation dans les dortoirs et des douches. Y pénétrer comme un havre de calme, sourire en entendant les chants de Taizé et en voyant toutes les bougies allumées.

 

 

 

Et là, devant une vitrine contenant une patène et un calice avec un reliquaire en argent devant, se mettre tout doucement à genoux comme les articulations le peuvent et prier.

 

 

 

Car c’est ici qu’eut lieu vers 1300 ce qu’on appelle « l’histoire du moine de peu de foi ». Ce moine était surpris de voir venir à sa messe, tous les jours, un paysan des environs qui était obligé de faire des km (… et quels km ! Parfois sous la neige !) pour venir. Un jour, il pensa pendant la messe : « Faut-il être idiot tout de même pour faire tant d’efforts pour un peu de pain et un peu de vin !!! ». Moment où le pain et le vin se changèrent sous ses yeux et dans ses mains visiblement en chair et en sang, conservés dans le reliquaire.

 

L’histoire ne dit pas, à ma connaissance, ce qu’il advint du moine ni du paysan mais elle me touche infiniment. Déjà parce qu’il nous arrive d’être dans la position du paysan, à entendre dire : « mais vraiment, que vas-tu donc faire jusque là-bas à pieds pour te poser devant une boîte contenant des ossements ? », nous forçant à affiner en nous-mêmes les raisons qui nous poussent à entreprendre pareil pèlerinage mais surtout parce que nous – en tout cas moi – sommes surtout souvent dans cette posture du moine de peu de foi, hommes et femmes de peu de foi, à la confiance fragile, à la parole donnée au Seigneur dérapante.

 

Alors, à genoux devant ce reliquaire, ce jour-là, j’ai longuement prié.

 

Seigneur, donne cette confiance en Toi qu’on appelle Foi, car, sans Toi, nous ne saurions que nous appuyer sur nous-mêmes et jauger, et juger la vie à notre vue si basse et si peu aimante ;

 

Fais grandir la Foi, toujours, car Tu nous dis que même celle qui aurait la taille d’un grain de moutarde pourrait accomplir des choses immenses ;

 

Fais que ma Foi soit si ancrée sur Toi qu’elle le soit en Toi,

 

Donne-moi de savoir suivre le conseil du pape François aux JMJ : Bota fé – mets la Foi ! en guise de sel à saveur plus que supérieure et relevée dans la vie ;

 

Et, enfin, donne-moi de Te voir présent, quand Tu viens Te révéler, parfois au creux même de toutes mes chutes, de tous mes manques de foi.

  

 

Commentaires

1. Le jeudi, août 22 2013, 22:09 par Henri

Si l'histoire est belle, ta prière est magnifique.

2. Le lundi, août 26 2013, 23:13 par Zabou

Il faudrait surtout réussir à L'avoir à fond cette Foi ! 

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