Zabou the terrible

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Je Te demande une foi de grand-mère

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J'étais entre collège et lycée quand elle s'était émue que, jeune fille pieuse, je n'aie pas accès aux textes de la Parole de Dieu de chaque jour pour la prier. Elle m'avait alors abonnée à Prions en Eglise, mensuel auquel je suis restée fidèle depuis, pour elle, à cause de ce geste qu'elle avait eu. Dans le fond, cela me donne encore aujourd'hui juste ce dont j'ai besoin, chaque soir, nourriture lors de mon temps d'oraison. Elle, c'était ma grand-mère paternelle retournée vers le Père il y a neuf ans. C'était une personne dont la Foi simple et solide, faite d'accueil de l'autre et de conviction sans prise au sérieux d'elle-même m'a marquée sans doute plus que je ne le pense. Avec elle, j'allais à la messe en vacances même petite et c'était bien. 



Elle, c'était il y a quelques jours : elle m'a tendu une petite boîte dorée avec une croix dessus. Elle, je me demande souvent ce dont elle se souvient exactement, ce qu'elle sait sur moi en plus de mon prénom ou de certains souvenirs partagés qui restent vifs. Elle, sa mémoire flanche, de plus en plus, et cela devient très problématique en sus de tous nous attrister. Alors, j'ai été plus que surprise quand elle m'a tendu cette petite boîte alors que je venais partager un café : "tiens, je veux que ça te revienne. Elle était sur ma table de nuit mais elle est à toi désormais." J'ai refusé avant d'accepter : cela lui tenait à coeur, comme s'il y avait une logique de cohérence. En lui disant au revoir, cette petit custode serrée dans ma main, j'étais émue : comme si, au-delà des mots et des choses oubliées, il y avait une mémoire de la Foi, forte, plus forte que tout. Elle, c'est ma grand-mère maternelle et, si mon rapport à la Foi plutôt très engagé a souvent été houleux dans tout ce bord-là, je ne peux que me souvenir que, toute petite, quand on était seulement toutes les deux, on s'arrêtait parfois ensemble à l'église durant les courses. Je devais avoir quatre-cinq ans quand je me souviens lui avoir demandé ce qu'elle faisait ainsi en silence. Elle m'avait répondu qu'elle demandait plein de choses à Dieu, par exemple que sa petite-fille soit heureuse. 


Avant-hier, j'ai eu l'impression qu'elle continuait en me transmettant ce petit objet. 

Avant-hier, j'ai pu voir et vivre de manière palpable que la Foi était bien plus profonde que tous les troubles de santé ; 

Avant-hier, il m'a semblé voir le Seigneur me sourire dans les rides de l'âge. 



A quelques encablures de la Sainte Famille, je repense à cela, ceux-là, nos plus anciens, parfois diminués aujourd'hui et qui nous ont tant apporté et qui nous apportent encore tant, et j'ai envie de prier spécialement pour eux, a fortiori dans le contexte actuel ; 

Et de rendre grâce pour la Vie si vive qui frémit encore en eux. 


A l'heure où la foi apparaît trop souvent comme un truc de vieux, comme un machin pour vieux décrépis, 

Je me dis que, moi, j'aimerais bien avoir une vraie foi de grand-mère parce qu'il me semble qu'il n'y en a sans doute pas de plus vivante. 


Commentaires

1. Le samedi, janvier 4 2014, 14:10 par Nitt

Très beau, comme toujours. Merci Zabou, et tous mes vieux, euh... vœux !

2. Le lundi, janvier 6 2014, 08:17 par Tigreek

Je t'ai lue. Je t'ai relue. J'ai aimé. Et j'ai regretté. Et cela m'a rappelé un billet, deux peut-être, que j'avais écrit et que je n'ai jamais publié, parce que je trouvais mon propos un peu triste... Finalement, cela ferait écho à ce que tu dis...

Belle année avec la foi de tes grand-mères... :)

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