Zabou the terrible

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La profondeur des pleins et des déliés divins

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C’était il y a une grosse semaine. L’épreuve de 7h allait commencer. J’essayai mon stylo plume : des ratés, il fallait la changer. La cartouche d’encre de mon stylo était vide ; je l’ai prise, ôtée, regardée, j’ai joué avec et j’ai souri.

 

Il y a deux ans, j’étais dans la même situation.

Mais, il y a deux ans, je n’étais pas ici comme aujourd’hui en touriste, à vouloir m’entraîner, garder la main : il y a deux ans, je l’avais préparée cette épreuve… J’y avais mis une bonne partie de ma vie durant deux ans. Admissible l’année d’avant, la suite logique était… enfin, peu importe la suite logique, il en fut autrement, complètement même, et cela suffit.

 

Il y a deux ans, je, ou plutôt nous, vivions ce drame de la maladie grave et incompréhensible d’un proche tout jeune, qui arrive à d’autres mais qui, pourtant, bouleverse tout.

Il y a deux ans, j’avais passé une partie de la nuit avant l’épreuve reine à me ronger les sangs.

Il y a deux ans, j’expérimentais le « malgré tout », le « Seigneur, viens à mon/son aide » et, immédiatement après, heureusement donnée et reçue, la certitude d’un « Seigneur, Tu es là ».

 

En deux ans, il s’en est passé des choses.

Oh, bien sûr, on saura trouver bien pire mais on saura aussi trouver bien mieux : mais c’est ainsi.

Et, elle, cette petite qui a tout de même grandi, est toujours malade, bien que moins cruellement.

Mais surtout, en deux ans, j’ai appris, malgré moi, à vivre autre chose qu’une exaltante épreuve d’érudition : j’ai découvert des liens inédits, des liens de vie.

En deux ans, j’ai appris à faire, un tout petit mieux, confiance.

Ce chemin-là, je ne l’ai pas choisi et, on me l’aurait proposé, je l’aurais refusé : il s’est présenté devant moi et j’ai essayé de l’accueillir, de laisser Dieu y marquer sa pleine empreinte.

J’ai découvert plus et mieux Dieu comme toujours dans les pleins mais aussi dans les déliés de la vie : simplement, j’ai découvert plus, et encore plus, et plus Lui.

 

Car, entre concours et vie, il n’y a certes pas de contradiction mais la deuxième est toujours plus forte que le premier et, malgré tout, c’est heureux.  Peut-être avais-je perdu de vue cette évidence m’est-il arrivé de songer, contemplant les autres candidats du regard et m’interrogeant…  et eux ?

 

Il y a une semaine, j’ai pris une nouvelle cartouche, je l’ai mise bien en place : j’étais prête.

J’ai finalement écrit 7h durant ; et les autres jours de la semaine aussi ;

Car je la repasserai un jour sérieusement.

 

J’ai écrit 7h, oui, mais différemment : quelque chose a irrémédiablement changé.

Ce n’est pas que la souffrance est meilleure ou que je suis meilleure : ce serait ridicule.

C’est plutôt un constat :

L’encre est toujours la même mais sa teinte pas vraiment.

Comme si, écrire avec sa vie,

Dans laquelle Dieu écrit Lui-même,

C’était la tamiser par nos épreuves, l’affiner,

Comme si c’était découvrir une encre qu’on ne comprend pas toujours, parfois invisible mais surtout toujours sympathique,

Donnant une profondeur aux pleins et aux déliés de notre existence.

Pour Lui rendre en multiples bafouilles.

 

Commentaires

1. Le lundi, mars 31 2014, 12:04 par Henri

Mes voeux et mes prières pour que cette année tu réussisses, je me souviens.+AP

2. Le mardi, avril 1 2014, 22:31 par Eliette

Merci de ce billet Zabou... ici aussi ton clavier s'est affiné.
Mais vraiment, ce billet est très beau. Merci.

3. Le mardi, avril 1 2014, 23:23 par Zabou

@Henri : merci mais, non, je l'ai passée vraiment simplement comme entraînement de routine. En ce sens, l'objectif de la semaine a été parfaitement rempli, je ne demandais rien d'autre ! 

@Eliette : Deo gratias alors ! :) 

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