Zabou the terrible

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L’inouï d’un grand amour

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            C’était il y a une semaine, lors d'une belle journée sportive avec les élèves : nous qui avions terminé l’épreuve où se trouvait le lieu du pique-nique, nous attendions. Nous ? Des élèves et trois professeurs dont deux arrivés cette année et puis moi : nous sommes encore en train de faire vraiment connaissance. 

 

            Il y avait notamment cette collègue que je sais en train de s’installer, de bâtir son foyer et, très probablement, de commencer à avoir l’idée d’y accueillir un enfant. Et elle de nous demander à l’autre collègue et à moi si nous avions des enfants, ce à quoi lui comme moi répondons non. Elle d’insister de savoir si c’était un choix, mon voisin bafouille quelques mots avant d’annoncer son homosexualité. Et moi, de bafouiller à mon tour « non, oui, enfin… c’est compliqué ». La conversation reprit entre mon voisin et elle et je me suis demandée : « si elle savait » !!! Qu’aurais-je pu répondre, a fortiori étant si proches des élèves et de leurs oreilles ? Que j’étais consacrée à Dieu ? Inaudible (« hein, consacrée ? C’est quoi ? »… loin de son champ de pensée) en plus d’être inouï, fou et incroyable ! Dire que j’étais « un peu comme une religieuse » et parmi eux, pourtant ? Rien que d’imaginer cela, ça me faisait sourire car j’étais en short et baskets, encore suante des cinq épreuves, ayant donné de l’énergie et de la voix pour soutenir mon équipe d’élèves : pas franchement le look porté par l’imaginaire commun français... Et pourtant, tout autant consacrée que mes sœurs qui ont choisi la plus cloîtrée des vies et qui en portent l’habit. Car nos oripeaux ne parlent pas seuls : ce sont seulement nos vies données qui comptent. 

 

Peut-être trouverez-vous que j’ai manqué d’audace, c’est possible mais il m’a semblé que le moment n’était pas adéquat. Je sais qu’un jour je reviendrai probablement sur ce sujet-là avec cette collègue et, sans doute, si les conditions d’écoute sont bien présentes, pourrais-je lui expliquer ma vie et surtout une incroyable histoire d’amour. Cette histoire qui me rend très profondément heureuse, qui est ma joie, dont je sais parler, témoigner, et en même temps qui est un choix qui me fait bafouiller tant il touche à notre humanité tout entière. 

 

            En réponse à un appel, j’ai choisi et dit oui au célibat pour le Christ, maintenant et pour toujours. Le célibat consacré comme une brèche dans notre monde : quelque chose qui est tellement promesse, qui est tellement folie, qui est tellement espérance qu’il n’est jamais complètement dicible, ni jamais tout à fait audible. Plus qu’un signe de contradiction qui peut en rester justement à la simple contradiction, j’aime le voir comme le point d’interrogation tourné résolument vers le ciel pour ceux qui en ont connaissance. J’aime l’offrir pour aider cette humanité à se tourner vers Celui qui est amour et la porter tout entière dans cette vie de relation avec Lui qu'est la prière. 

 

Alors, des enfants ? Pas ceux de ma chair, ma fécondité sera celle que le Seigneur me donnera, je n’ai pas à m’en inquiéter : il n’y a qu’à croire Ses promesses, c’est que ce j’ai choisi résolument de faire, et de recevoir de Lui d’apprendre à aimer. 

 

Le célibat consacré ou l’inouï d’un amour qui relie le ciel et notre terre : pour toi aussi qui ne le sais pas, pour moi qui ai choisi de l’embrasser avec ses joies et ses aspérités, pour nous tous, à qui il désignera, parfois malgré moi, la direction de l’Amour. 

 

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