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La Neuvième Heure

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La Neuvième Heure ? Soyons clairs : c’est un livre qui pue la fange… Mais au milieu duquel resplendit, comme troublée de timidité, la grâce et, avec elle, la simplicité qui l’accompagne toujours. C’est un roman « sur les bonnes sœurs » diraient de bonnes âmes : non, c’est l’histoire d’un quartier de New York au milieu duquel vit une congrégation de religieuses, si incroyables, si humaines et si touchantes à la fois. Chacune avec son tempérament bien trempé… comme dans la réalité ! 

 

Les histoires où elles gravitent sont sordides, comme souvent nos histoires d’hommeries mais elles s’en savent non exemptes malgré leur choix de vie : elles ont simplement à rayonner de Lui. Elles sont pécheresses au service des pécheurs, ayant donné leur vie pour Lui et, par-là même, pour eux, ces pauvres auprès desquels elles sont envoyées. Petites mains de l’ordinaire : elles ont les doigts occupés à panser, les bras toujours prêts à soulager, le regard prompt à tout voir et l’intelligence du cœur qui prie pour tous, qui sait tout, comprend tout et aime, par-dessus tout, même avec rudesse comme c’est le cas de Sr Lucy. 

 

Et puis, il y a cette fille, Sally ou Saint-Sauveur de son vrai nom, qui est comme l’enfant du couvent puisque sa mère a été employée par ces sœurs depuis son veuvage. Un sauvetage comme un autre quand le mari se suicide et que c’est une tragédie, temporelle et spirituelle. C’est cette petite qui constitue la trame narrative de ce roman : comment grandit une fillette qui apprend la vie au milieu des cornettes amidonnées ? Il s’agit de découvrir la Vie et, aussi, de découvrir la vie, ce qui n’est jamais sans heurts. 

 

Plus qu’un roman d’apprentissage, c’est le récit d’une croissance dans les bas-fonds de la misère humaine où Il aime tout spécialement se nicher. 

 

La neuvième heure, c’est l’heure de la prière des sœurs mais c’est évidemment aussi l’heure de la mort du Christ en croix. 

C’est l’heure mystérieuse qui sonne à la fois le glas dans le noir absolu de la déréliction et, en même temps, l’ouverture du Ciel à notre salvation. Mystère de la rédemption qui court discrètement tout au long de ce livre et qui demeure comme en suspens chez chaque personnage. 

 

La Neuvième Heure, prix Fémina étranger 2018, c’est le récit que je viens de dévorer et que je vous invite à découvrir à votre tour. Tous liront un beau roman, finement construit, « ceux qui y croyaient et ceux qui n’y croyaient pas » et, nous les chrétiens, en ressortirons probablement le cœur émerveillé de la foi de ces femmes – mêmes quand elles grognent : « si j’étais Dieu, je ferais les choses autrement » –  et devenus un peu plus compatissants envers les plus pauvres d’entre nous, Son option préférentielle et la nôtre. 

 

Alice McDermott, La Neuvième Heure, Quai Voltaire, 2018, 288 p. 

 

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