De l’accès au langage, de l’accès à l’amour
Par Zabou le vendredi, février 22 2019, 23:35 - Lien permanent
L’enfant nouveau-né braille au moindre besoin, presque sans raison : il ne sait pas encore exprimer ce dont il a besoin.
L’enfant des banlieues, souvent, trop fréquemment, n’a pas les mots, n’a pas les codes : il a les insultes, il a les poings.
La communauté qui n’est pas encore suffisamment libre ou qui ne se parle plus, quelle qu’elle soit, se met à murmurer ainsi que le peuple hébreu au désert, à médire les uns vis-à-vis des autres : elle n’a plus accès à la communication.
Car il ne s’agit pas seulement d’accéder au langage,
Il s’agit d’accéder à la parole, la vraie, et d’apprendre à entrer en communication avec l’autre :
Liens à tisser et à retisser sempiternellement.
Mais la communion précède parfois cet échange si fructueux :
Témoin l’enfant nouveau-né, si fragile qu’il ne saurait exister sans se blottir dans les bras de ses parents, ces derniers cherchant à précéder ses besoins… Car entre eux existe l’amour.
Et pour les autres ?
Pour les jeunes, il faut leur apprendre à se servir des mots, inlassablement : rôle éducatif ;
Pour tous, il faut saisir le moindre petit pas vers la communication, vers une communion, par des gestes bienveillants et, surtout, par ce fameux « regard qui espère », même quand tout semble foutu : rôle de la petite fille Espérance, rôle de chacun qui accepte de veiller à cette aune ;
Parce qu’entre nous tous doit exister aussi une forme de ce même amour, en responsables de nos frères que nous sommes.