Zabou the terrible

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Notre église est celle au bout de la rue

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            Je n’aurais probablement pas lu ce livre si je n’appréciais pas les prises de parole de son auteur sur Facebook, souvent très ajustées et jamais dans une caricature rapide (ceci étant très précieux,a fortiorisur les réseaux sociaux !) mais, au contraire, parfois dérangeantes en nous poussant à aller plus loin. 

 

            En effet, l’aspect « journal d’un prêtre » (même si la forme concrète du livre n’est pas telle !) m’intéresse peu, personnellement : je n’imagine pas la vie quotidienne d’un prêtre car, parmi eux, j’ai suffisamment d’amis, voire de frères, pour en avoir une vision à peu près exacte et que je porte dans ma prière, dans ses grandeurs et ses misères, dans ses joies et ses détresses et dans Sa joie fondatrice. Après, en effet, même si je partage avec eux une commune consécration au Seigneur ce qui a certaines caractéristiques communes, la forme est différente et, surtout, ce qui les habite profondément quand ils célèbrent les sacrements, ce mystère du sacerdoce au fond d’eux-mêmes, m’échappe. 

 

            En revanche, j’étais intéressée par la vision de l’auteur de sa vie de curé dans le Marais et, surtout, les développements sapides qu’il allait forcément en tirer vu ce que je lis de lui habituellement. J’ai notamment été marquée par un axe d’insistance qui traverse tout l’ouvrage : le réel. C’est, de fait, certainement, l’un des enjeux de notre monde, pour le prêtre et pour tous, à l’heure où le « je pense » ne signifie pas que « nous sommes » mais devrait être « ce qui est » parce que notre pensée ou notre humeur l’a dit, à l’heure où ce que l’on se dit sur les réseaux sociaux tend trop à remplacer les rencontres, pourtant au cœur de notre foi chrétienne qui croit en un Dieu qui a pris notre humanité.

 

            De même, l’auteur ne cesse de rappeler l’importance de la conscience et de la liberté de conscience – une notion-clé dans les débats sur la laïcité selon lui… que je pense ne pas avoir encore assez exploitée personnellement dans ce que je vis au quotidien ! – et développe sa pensées autour de belles rencontres qu’il a pu faire dans divers milieux, dans diverses galères de la vie. Si je m’attendais à le voir parler du quartier quelque peu particulier, le Marais, dans lequel se trouve la paroisse Saint-Paul, je ne m’attendais pas à ce que ce livre comporte de si belles pages sur les pauvretés et l’accueil de l’altérité, jamais simplistes, et j’en ai été plusieurs fois touchée. 

 

            En résumé, si vous voulez lire un beau livre de prêtre, ne tombant jamais dans une vision restrictive de son sacerdoce, de notre monde ou de notre foi mais au contraire tendant, par sa pensée tout en nuances, à venir éclairer notre monde et élargir notre propre pensée, lisez-le ! 

 

P. Pierre Vivarès, Notre église est celle au bout de la rue, Presses de la Renaissance, 2018

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