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Voyage, voyage… scolaire (ou pas)

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Jadis, j’ai eu une grande chance (parmi d’autres) : mes grands-parents maternels, marqués par l’expérience de la 2ndeguerre mondiale, étaient très pro-européens, voulant promouvoir un « plus jamais ça » et m’ouvrir l’esprit sur les pays voisins. Dans ce but, de la fin de mon enseignement primaire à la fin de mon enseignement secondaire, ils ont eu à cœur de m’emmener, à chaque vacances de Pâques, visiter avec eux une grande ville d’Europe (en plus de me faire participer dès que possible au jumelage franco-allemand de la ville !).

 

            De cette expérience, je garde un goût marqué pour les voyages et pour les découvertes qui s’y font. J’aime découvrir, explorer, sentir un lieu, y flâner, rencontrer les personnes, me laisser surprendre par les traditions locales : il n’en faut pas beaucoup pour me convaincre de suivre quelqu’un quand on me propose un voyage ! Bref, j’aime et sais voyager, tout spécialement en Europe que j’ai eu la chance de découvrir – certes, partiellement mais réellement – par le corps et par le cœur. Alors, les soirs d’élections européennes, en découvrant les résultats, j’ai un peu mal… 

 

            Heureusement, je suis prof. Et, comme prof, il y a une expérience formidable que nous pouvons offrir à nos élèves, a fortioride banlieues défavorisées : ce sont les voyages scolaires. Nous y partions il y a presque un mois, en Angleterre cette fois (les deux précédents, ça avait été Barcelone en 2015 et l’Andalousie en 2018). On commence en général avec une idée pédagogique en tête ou un projet spécial – cette fois, c’était sur la thématique de Harry Potter et un travail franco-anglais sur le monde de l’illusion –, certains s’exclament « c’est tout ? C’est un peu léger, jeunes gens ». D’autres, quand on cherche un financement, se demandent l’utilité d’emmener ces jeunes peu favorisés en voyage alors qu’on a tout à leur apprendre par ailleurs. C’est vrai qu’on galère parfois à leur apprendre des bases… et pourtant, ces voyages (qu’on galère aussi à organiser : merci à tous ceux qui nous ont aidés, financièrement ou concrètement !) sont des moments de croissance formidables pour nos élèves ! 

 

            En éducation prioritaire, l’immense majorité des élèves n’a pas l’habitude de voyager : voyager, souvent, c’est « aller au bled » l’été et y retrouver une partie de sa famille. Pourtant, partir en voyage, ce n’est vraiment pas du luxe : c’est leur offrir la découverte et la confrontation avec une culture voisine, proche et pourtant différente. Les moments d’apprentissage ne sont pas forcément les travaux préparatoires ou telle visite guidée mais, parfois, simplement un moment d’échange animé mais passionnant (ainsi de la visite de deux cathédrales anglicanes avec des élèves majoritairement musulmans – du fait d’y entrer, au rôle de l’eau bénite et du bénitier chez les chrétiens qui les a fascinés… à une engueulade bien sentie à un élève qui s’y comportait mal ne voyant pas le problème débouchant sur une vraie discussion sur l’importance du respect de la religion et de la pratique de chacun). 

 

            En rentrant, je les trouve grandis. En rentrant, je crois qu’il ont pu faire un peu de ces découvertes qui me marquèrent tant durant mon enfance : monter un voyage scolaire, c’est leur offrir cette chance et, quoi qu’on en dise, créer les conditions pour qu’ils soient un jour des citoyens ayant un peu « expérimenté » ce que c’était que l’Europe. 

 

 

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