Zabou the terrible

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Comme une douce ondée de vie

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            Ils sont jeunes, ils chantent en chœur pour la fête de la musique dans ce lieu de croisements de vies qu’est le hall d’un hôpital. 

 

            Il y a là quelques blouses blanches, peut-être venues égayer la pause trop courte de leur emploi du temps surchargé. 

            Il y a là des officiels venus moitié par devoir pour certains, moitié par plaisir pour d’autres. Ils sont venus aussi serrer quelques mains, prendre des photos, alimenter leur compte officiel certifié. 

            Il y a là des passants de tous les âges, il y a là des patients de tous les âges. 

 

            Les élèves chantent, la magie opère et l’ambiance naît dans ce lieu souvent plus triste qu’à son tour. Des sourires naissent sur les visages auparavant fermés, certains s’animent et tapent des mains : comme une joie, une allégresse qui se communique grâce à la musique chantée et surtout partagée à plusieurs. Il est l’heure de la fête. 

 

            Une petite enfant s’échappe des bras de sa maman dans le public pour rejoindre les chanteurs, tout sourire, toute chorégraphie : les sourires grandissent encore de cette vie toute pétillante. Oui, il est l’heure de la fête. 

 

            Certains brancards passent. Si certains sont indifférents, la plupart des alités regardent avec attention nos élèves et leurs regards sont touchants : comme s’ils attrapaient au passage une dose de cette vie qui défaille en eux présentement et la respiraient, et s’en emplissaient. D’autres sont encore plus touchants quand ils agitent une main en cadence ou saluent d’un signe faible mais volontaire nos élèves qui leur répondent. Instants furtifs sur la totalité du spectacle, instants précieux, d’une immense qualité humaine : il est l’heure de l’humanité. 

 

            Parmi nos élèves, certains vivent aussi des drames, même s’ils sont moins visibles en apparence : l’une enterre sa maman un peu plus tard dans la journée et, si je fais partie de ceux qui frappent dans leurs mains pour l’ambiance, j’ai le cœur serré et un peu envie de pleurer quand je la regarde. En attendant, elle chante, elle aussi pleine d’un espoir, d’une vie plus grande encore que ce qui est limité et vient de se terminer. Il est l’heure de l’espérance. 

 

Un spectacle sans rien de très spirituel en apparence et pourtant empli de nombreuses gouttelettes de vie à guetter, à savourer, à chanter : parce que, simplement, il y était question de la vie à célébrer malgré tout, de la Vie à espérer, malgré tout. 

 

 

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