Zabou the terrible

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Vu de l’homme sur le bord du chemin

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            Depuis ma plus tendre jeunesse, j’avais cherché à être un bon juif, selon la Loi donnée à Moïse et à nos Pères. Je respectais au mieux les commandements et je venais régulièrement à Jérusalem, la ville où adorer le Seigneur qui avait fait alliance avec nous et nous avait donné la Torah. J’étudiais la Loi et les Prophètes et cela rendait mon cœur heureux que m’ajuster à cette Loi de Dieu. Mais c’est justement alors que j’étais allé prier au Temple et que je redescendais vers ma ville de Jéricho par le Wadi Qelt que des bandits me tombèrent dessus. Littéralement : je n’eus même pas le temps de dire « ouf » ! Mais pourquoi Seigneur ce malheur ? N’étaient-ce pas encore des vils Samaritains qui venaient se mettre là en embuscade ? Ceux-là ne supportaient pas qu’on adore le Seigneur à Jérusalem et pas chez eux alors, attaquer les Juifs pieux, c’était probablement un de leurs plus grands délices.

 

            Et voilà un temps qui me semblait infini que je gisais là, prostré, sur le bord de la route. Je voyais à peine ce qui se passait tant je n’avais pas la force d’appeler et encore moins de me relever. A deux reprises, j’entendis passer du monde : il me sembla même entrapercevoir la frange d’un vêtement sacerdotal… mais ni l’un ni l’autre ne s’arrêtèrent. Peut-être me croyaient-ils morts et avaient-ils peur de se souiller ? J’avais pourtant essayé d’appeler mais seul un son rauque sortait de ma bouche : j’avais mal, j’étais sans force et, plus le temps passait, plus j’avais terriblement soif. 

 

            C’est alors que j’entendis encore un bruit approchant… Celui-ci allait-il s’arrêter ? J’espérais mais je n’y croyais plus : peut-être est-ce ainsi que je devais mourir et être réuni à mes pères, en revenant de Jérusalem. Mais, cette fois, l’homme qui passait s’arrêta et il s’approcha de moi. J’étais tellement soulagé que je m’évanouis dans ses bras, juste après avoir vu son regard compatissant posé sur moi et qu’il sortait de l’huile et du vin pour panser mes nombreuses plaies. C’est sur sa monture que je me réveillai : il continuait à prendre soin de moi et ne m’avait pas abandonné ! Nous avancions bien et je distinguais une maison : c’était une auberge. Nous nous y arrêtâmes et il vint vers moi : « Comment vas-tu ? ». J’eus du mal à lui répondre alors j’essayais de lui sourire pour le remercier de tout ce qu’il faisait pour moi. 

 

            Il m’emmena jusqu’à une chambre et continua le soin de mes plaies en demandant de l’aide à l’aubergiste. C’est alors que je m’aperçus à son accent qu’il était Samaritain… Quand il gardait mon chevet, me donnant régulièrement à boire, je parvins à articuler : « Mais pourquoi fais-tu cela ? A moins que tu ne sois un ange déguisé, tu es Samaritain, je suis Juif ! Nos deux peuples se haïssent et en plus, moi, je reviens de Jérusalem ». Le Samaritain me sourit avec tendresse : « ne crois-tu pas que, depuis Caïn et Abel, nous avons tout spécialement à nous montrer le gardien de notre frère ? De tous nos frères ? Même quand le plus proche croisé sur la route, est aussi un presque étranger ! ». Je fus frappé par sa sagesse et la sérénité qu’il dégageait. Je m’endormis, confiant et remerciant Dieu d’avoir mis cet homme sur ma route. 

 

            Au petit matin, il avait disparu. Mais l’aubergiste vint à sa place prendre soin de moi : « Quel drôle d’homme ce Samaritain ! Il m’a donné deux pièces d’argent pour prendre soin de toi et m’a dit qu’il me donnerait davantage en repassant si tu en avais besoin pour être à nouveau sur pied ! ». J’allais déjà mieux et je me disais sincèrement que cet homme-là avait beau être Samaritain, c’était un juste : moi je respectais les commandements et j’adorais le Seigneur à Jérusalem. Mais lui, il adorait vraiment Dieu aussi et en esprit et en vérité en aidant, en aimant, l’homme. Et moi, il ne me connaissait pas et m'aimait : j’en étais bouleversé jusqu’au plus profond de moi-même. 

 

Commentaires

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