Zabou the terrible

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La mélodie du bonheur, film exemplaire en discernement vocationnel ?

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            Les vacances m’ont conduite à visionner à nouveau la Mélodie du Bonheur – The Sound of music (1965) puisque mes pas allaient aussi du côté de la belle ville de Salzburg, ce qui m’a permis de voir « en vrai » les fameux lieux de tournage correspondants – spoiler : si vous êtes fan du film, ça vaut 100 fois le coup !

 

            Il serait facile de faire de ce film une histoire un peu trop classique de quelqu’un se détournant de la vie religieuse pour finalement embrasser le mariage parce qu’évidemment, on sait que ceux qui se consacrent au Seigneur sont des gros frustrés et ohlala ces pauvres gens, il faut leur venir en aide en leur présentant mieux que cet affreux pis-aller. Sans aller jusqu’à cette conception bien sûr exagérée, ce film me paraît avoir une tout autre portée qu’une simple histoire sentimentale aussi chantante que plaisante : il me semble en effet que ce film nous narre aussi un discernement vocationnel assez exemplaire. En voici quelques éléments rapides qui seraient à compléter. 

 

Servir Dieu ? Ok, mais pas n’importe comment ! 

            C’est dans les montagnes au-dessus de Salzburg que s’ouvre le film avec Maria en train de danser et de chanter, libre et joyeuse comme un pinson : c’est quelques dizaines de minutes plus tard que nous comprenons qu’elle est en réalité postulante dans une abbaye bénédictine et qu’elle vient une n-ième fois de sortir des clous en ratant qui plus est l’office. Elle demande pardon, certes, mais les religieuses s’interrogent : Maria est-elle à sa place, elle qui peine tant à suivre la règle ? Il ne s’agit pas tant de la châtier que de voir où est son bonheur… A l’extérieur où elle vient d’aller le chercher ? 

 

Maria n’a-t-elle finalement pas une vision étriquée de la sequela Christi qui ne pourrait se vivre que dans un cloître ? Elle voulait en effet devenir religieuse parce qu’enfant, elle grimpait dans les arbres ( !!!) pour voir les sœurs chanter ! Sa motivation initiale est probablement, a minima, à purifier. 

 

La mère supérieure

            Pour cela, la mère supérieure est un personnage essentiel qui intervient à deux reprises dans des moments-clés de la vie du personnage principal, l’aidant à mener un véritable discernement et à trouver plus de liberté. C’est elle qui veut que Maria voie autre chose que la vie au couvent. Si Maria reçoit cette annonce comme une mise à l’écart ou une mise à l’épreuve, il s’agit bien plutôt d’éprouver profondément autre chose pour elle : que Maria puisse découvrir et vivre autre chose. Pour vivre autre chose, c’est réussi ! Elle découvre une famille, des enfants à aimer, une éducation à mener, un capitaine séduisant… qui veut se remarier avec une femme qui craint la présence joyeuse de Maria. 

            Alors, quand Maria revient au couvent après un discours perfide de la baronne sur l’amour qu’elle inspire au capitaine, elle pleure : elle a découvert l’amour et l’orage qu’il provoque en son cœur. Elle a peur et veut prononcer ses vœux. La mère supérieure, bien loin de profiter de ce cœur qui s’ouvre tout entièrement à elle, lui redit cette vérité essentielle : « Un monastère n’est pas un refuge ». Effectivement, quel que soit le genre de vie que nous embrassons, les combats ne manqueront pas. On peut servir Dieu partout mais on ne le sert pas quand on est immobile et prostré par peur d’affronter la vie au lieu de l’embrasser amoureusement. Et la mère supérieure de chanter : 

Climb every moutainford every stream, follow every rainbow, until you find your dream ! 

A dream that will lead all the love you can give every day of your life for as long as you live… 

n’est-ce pas une merveilleuse définition du fait de “trouver” sa vocation, ce chemin de bonheur où Dieu nous appelle à donner tout ce que nous sommes avec amour, par amour, dans l’amour ? 

 

Joie, paix et fécondité

            C’est en chantant que Maria est heureuse. La fameuse chanson My favourite things en est en quelque sorte une preuve puisqu’elle lui apporte consolation dans l’épreuve ! Plus profondément, en s’occupant des enfants, en créant de vrais liens éducatifs sains avec eux, elle découvre une joie profonde. 

 

« Quand Dieu ferme une porte, il ouvre une fenêtre » aime dire la mère supérieure citée par Maria : elle le découvre pleinement et les plans filmiques montrent bien aussi l’évolution de son visage, simplement heureux et paisible, à sa place. 

 

            Dans le film, Maria, devenue Maria von Trapp, n’a pas encore d’autres enfants (dans l’histoire réelle qui a servi de base au film, le capitaine et elle ont trois autres enfants ensuite) mais sa fécondité est évidente : elle réanime le lieu, elle « a fait entrer la musique » à nouveau dans la maison von Trapp ou, tout simplement, la vie elle-même ! Et les talents se révèlent à son contact : n’est-ce pas un bon indicateur qu’elle est là où elle doit être pour porter beaucoup de fruits ? 

 

Commentaires

1. Le jeudi, août 20 2020, 20:30 par Hervé de P

Est-ce que ton billet sera bientôt publié dans la revue Vocations ou un autre magasine catho ? ;-)

2. Le jeudi, août 20 2020, 21:37 par Zabou

Lol ce n'est pas prévu pour l'instant, non ;-) 

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